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Derrière le livre, le guide

Par Cambodgetour @cambodgetour

Derrière le livre, le guideTout le monde les envie mais personne ne sait qui ils sont. C’est normal, leur métier les oblige à rester discrets, voire anonymes.

Ils ne travaillent pourtant pas pour d’obscures agences de renseignements, mais pour des éditeurs de guides de voyage. Nick Ray réside à Phnom Penh, et est l’un d’eux.

Qu’il se trouve à Siem Reap, Ho Chi Minh- Ville ou Luang Prabang, l’emploi du temps de Nick Ray pour faire ressortir le meilleur d’une ville est des plus serrés. Cet écrivain voyageur officiant pour Lonely Planet sait qu’il n’a pas droit à l’erreur, qu’il ne pourra pas revenir.

« C’est un peu différent pour le Cambodge car j’y habite, donc je peux encore me rendre sur place même trois jours avant la date de remise de mon manuscrit », explique-t-il.

Le travail pour actualiser un guide sur le Cambodge, pour l’édition du Lonely Planet, se déroule en trois parties, avec trois journalistes différents. Un premier s’occupera de la côte Sud et du Nord- Est, en six semaines. Un deuxième se focalisera sur Kompong Cham, Mondolkiri et Ratanakiri, pendant trois semaines, et Nick Ray se chargera de Phnom Penh et de Siem Reap, en un mois.

« Il y a encore quatre ans, j’étais seul aux commandes, note le journaliste. Maintenant, au rythme où le pays évolue, même Phnom Penh et Siem Reap nécessitent au moins trois semaines pour être bien couvertes, et ce tous les deux ans. »

Une journée type

Tout commence par une visite des hôtels, quand les chambres sont susceptibles d’être inoccupées. C’est la partie la plus compliquée, selon lui, car il y a peu d’hôtels ou de guest-houses qui se démarquent réellement.

« Au déjeuner, poursuit Nick Ray, il est évident que je ne peux pas manger dans tous les restaurants de la ville, donc j’essaie de recueillir des infos auprès d’amis, de critiques dans les magazines ou du courrier des lecteurs. Je prends un plat dans un établissement, un dessert dans un autre, je vérifie l’hygiène…»

Il ne faut pas perdre de vue que l’instinct est essentiel et que le lectorat s’est diversifié au cours des quinze dernières années.

« Avant, nous nous adressions en majorité à des jeunes routards, qui sont devenus des banquiers, des avocats, etc., et qui ont des attentes différentes, plus sophistiquées, auxquelles je dois penser quand je visite une adresse. Ne dénigrer ni les boutiques-hôtels, ni les auberges de jeunesse à cinq dollars. »

Pour ne pas saturer en ne visitant que des hôtels, Nick Ray se concentre sur les activités de la ville qu’il sonde : musées, marchés, galeries, magasins.  Ce programme, précise-t-il, est celui qu’il reproduit à peu près partout lorsqu’il est sur la route. Une méthode qui se pratique dans l’anonymat le plus complet – ou presque. Car c’est aussi une condition de la pertinence d’une adresse dans un guide : être traité comme un banal client pour apprécier un établissement, une cuisine à sa juste valeur, et l’inclure ou non. Les seules adresses dans lesquelles il se présente sont les moins accessibles aux touristes, et il se rappelle notamment son passage dans la ville de Takéo, lorsque la gérante cambodgienne d’un hôtel commençait déjà à rameuter tout le village car un client occidental s’apprêtait à dormir dans son établissement.

« Ce fut un moment particulièrement cocasse d’essayer de lui faire comprendre que mon travail consistait en ça, visiter des hôtels, des restaurants », raconte l’écrivain.

Nick Ray affirme occuper 70% de son temps avec les guides dont il est responsable, et travaille sur d’autres projets à côté, quand il n’est pas auprès de sa famille.

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