Écrit par Mutations
Vendredi, 26 Août 2011 17:56
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«Après une accalmie observée en 2010, les tensions inflationnistes renaissent depuis le début de l'année 2011. En effet, les prix à la consommation finale des ménages sont en hausse de 2,8% en glissement au cours du premier semestre, contre 0,4% au cours de la même période en 2010. En moyenne sur les douze derniers mois, l'augmentation se situe à 2,5%, soit plus du double (1,1%) par rapport à l'année précédente», commence le rapport de l'Institut national de la Statistique (Ins). Qui poursuit, explicatif : «L'évolution ainsi observée s'explique principalement par la hausse de 5% des prix des produits alimentaires, et ce, malgré les multiples actions de lutte mises en oeuvre par le gouvernement visant un meilleur approvisionnement des marchés à moindres coûts».
De façon générale, indique le rapport, cette poussée inflationniste s'observe sur toute l'étendue du territoire avec, cependant, une certaine mollesse dans la ville de Garoua, qui enregistre une progression de 1,1%. En tête du hit-parade des villes les plus inflationnistes, caracole la ville de Bamenda, avec un indice de 5,9%. Suivent ensuite les villes de Bafoussam (3,4%), Yaoundé (3,1%) et Douala (3,0%). Ce classement, qui met en lumière une distribution spatiale plus qu'aléatoire, suggère déjà que les causes de cette montée des prix ne sont guère spécifiques à une région donnée.
Deux facteurs, le «renchérissement des produits alimentaires» et «l'accroissement des dépenses de maison», tiennent lieu, selon le rapport de l'Ins, de ressorts de cette hausse de l'inflation. «La hausse de l'indice des prix au premier semestre 2011 est principalement due au renchérissement des produits alimentaires (5,0%), et à un accroissement des dépenses de maison (3,3%).» diagnostique précisément l'Ins. Plus concrètement, les prix du manioc, de la patate douce, du macabo, des légumes, des légumineuses, des grains, du poisson, des huiles, des graisses...ont tous connus des hausses dans les marchés. Pour certains cas comme celui du poisson, il s'agit de véritables «envolées» entretenues par la rareté de cette denrée de grande consommation. L'Ins parle par exemple d'une «escalade» des prix du poisson maquereau de l'ordre de 17,6% sur le marché camerounais.
Ventes promotionnelles
Quant à l'accroissement des dépenses de maison, elle résulte, selon l'Ins, «d'une part de l'augmentation des prix d'entretien de logement tel que le savon en morceau, et d'autre part de l'augmentation du tarif de la seconde tranche de consommation électrique qui est passé de 70 Fcfa à 77 Fcfa à partir de janvier 2011». Ce que l'on constate donc, c'est qu'il s'agit d'une inflation par les coûts. Faute d'indications précises à cet égard de la part du rapport de l'Institut national de la statistique, l'on subodore que cette hausse des prix est consécutive à celle des charges ou des intrants de production de ces bien et services.
Certes jusqu'ici, il n'y a pas encore péril en la demeure, le taux d'inflation camerounais à l'aune de l'Ins étant encore en dessous du seuil de 3% admis dans la zone Cemac. D'ailleurs, s'agissant des taux d'inflation, le Cameroun a connu bien pire. Mais la situation mérite déjà une grande attention.
Dans son rapport, l'Ins préconise un renforcement des mesures gouvernementales visant à contenir l'inflation telles que les campagnes de ventes promotionnelles des produits de grande consommation. Mais les données révélées par le même rapport montrent à suffisance qu'il faudra aller au-delà de ces mesures, et s'attaquer aux causes structurelles de cette inflation, notamment cette tendance chronique à la hausse des prix des intrants de production des biens et services au Cameroun.
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