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The Goon, T6 : Chinatown - Eric Powell

Par Belzaran


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Titre : The Goon, T6 : Chinatown
Scénariste : Eric Powell
Dessinateur : Eric Powell
Parution : Janvier 2009


Eric Powell est parvenu, avec sa série « The Goon », à créer un univers original. Bourré d’humour, parodique mais regorgeant également de moments plus sombres. Le mélange des genres était bien équilibré et permettait à son comics de ne pas (trop) s’essouffler. 

Le personnage du Goon est évidemment complexe et torturé comme nombre d’héros de comics. Certains traits de son passé avaient été dévoilés dans les précédents tomes mais depuis longtemps restait l’histoire de « Chinatown » en suspens. Sachant que le Goon ne voulait pas en entendre parler, on se demandait bien ce qu’il avait bien pu se passer à ce moment-là. Le tout nous y est révélé dans ce tome, appelé logiquement « Chinatown ». Avant même de l’ouvrir, rien qu’à son titre, j’étais impatient de le lire. 

La première page annonce la couleur : « Ce qui suit n’est pas drôle ». Pour une BD basée essentiellement sur l’humour, c’est gonflé ! Certes, les épisodes avec Buzzard étaient souvent très mélancoliques et sombres, mais là c’est un tome entier qui n’a pas un trait d’humour ! Et pourtant, on le dévore d’un bout à l’autre. 

Ici, deux histoires sont en parallèle. Dans la première, le Goon se voit opposé à un nouveau monstre qui essaie de le détruire en récupérant toutes ses parts de marché et ses collaborateurs… Ces évènements rappellent alors au héros ses problèmes passés dans Chinatown. La narration se construit donc avec une série de flashbacks réguliers et de retour à la réalité. Malgré ce va et vient, le tout reste toujours très lisible et compréhensible. On n’a aucun mal à suivre les deux histoires. 

La part faite à la violence pure est également un peu moindre que dans les autres tomes. On suit avant tout des négociations ou des questionnements. Certes il y a de la baston, mais pas contre des hordes de zombies toutes les deux pages. En cela, c’est assez logique. 

L’atmosphère du bouquin est vraiment réussie. On suit le Goon dans ses pensées et ses blessures secrètes. Les thèmes des femmes, de l’amitié et de la fidélité sont les fondations du livre. J’avoue avoir apprécier d’avoir affaire à un vrai livre qui suit la même histoire d’un bout à l’autre et non pas une succession d’épisodes sans queue ni tête (comme dans le tome 4 où on voit d’autres auteurs s’attaquer au Goon parce qu’Eric Powell avait moins de temps pour avancer dans la série…). 

Au niveau du dessin, on retrouve l’univers d’Eric Powell, toujours très maîtrisé. Les personnages ont un aspect très cartoon et les femmes sont simplement magnifiques et pulpeuses (et donc forcément fatales !). Le traitement de la couleur, coloré dans le présent et désaturé dans le passé, permet de suivre la narration sans peine. Le fait également que le dessinateur représente de plus en plus souvent les yeux du Goon (caché par une casquette) permet aussi d’amplifier l’intensité dramatique de certaines scènes. Le Goon est de plus en plus humain, de moins en moins bestial. 

Pari gagné pour Eric Powell. Ce tome, sans aucun trait d’humour, est parfaitement réussi. L’ambiance dégagée nous prend aux tripes tout au long des pages. L’album de la maturité pour « The Goon ». On le sentait venir au fil des tomes, Powell ne nous a pas déçus avec cet ouvrage sombre et finalement fondateur de ce qu’est le Goon aujourd’hui.

par Belzaran

Note : 16/20


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