Les petits mouchoirs.
(réalisé par Guillaume Canet)
Bien tenté.
Vous savez certainement que je n'aime pas le cinéma français. Surtout le film collégial tragi-comique dont raffole la plupart des habitants de notre (beau) pays. Pourtant, j'ai tout de même fait un effort avec ce film dont mon frère n'arrêtait pas de me vanter les mérites et l'émotion poignante. Si je n'ai rien ressenti du tout face à la vision de cet essai guère concluant, je ne regrette pas de l'avoir vu. Il est possible qu'un jour, Guillaume Canet livre de grands long-métrages.
Alors qu'un de leurs amis est victime d'un violent accident de scooter, le reste de la bande décide de ne pas annuler leurs vacances communes et de partir comme tous les étés au Cap Ferret. Entre petits moments partagés avec ses potes et déchirements en tout genre, les vacances ne sont pas de tout repos...
Le film commence très bien. Un long plan séquence très efficace suit Ludovic qui sort d'une boîte de nuit, enfourche son scooter et finit sur le bitume, percuté par un camion. Instant tragique qui ouvre un long-métrage peinant à convaincre. Dès que les autres acteurs rentrent en scène à l'hôpital, on sait à quoi s'attendre. Relations amoureuses prétendument compliquées, mal de vivre de jeunes adultes et crise de la quarantaine. Canet ne parvient jamais à se dépêtrer des «points faibles» coutumiers du cinéma français. Ce ne sont pas des défauts en soi mais c'est tellement rabâché que notre (ou mon au choix) cerveau les associe à des points négatifs. Du coup, la suite n'est guère passionnante et ne décolle jamais vraiment.
Pourtant, et c'est un point positif majeur qui permet aux Petits mouchoirs de surnager, Canet essaie de s'extirper de ces carcans. Il donne à son film une structure à l'américaine. Et ce n'est pas un hasard si toutes les chansons de la BO sont en anglais. En fait, on est quand même très loin d'un truc bien franchouillard. En ce sens, c'est déjà un exploit. On lorgne du côté des séries US narrant le quotidien de larges familles ou de bande de potes. Il veut mettre en scène une fresque puissante, cohérente et fortement émotionnelle. Le souci (en plus des situations peu intéressantes évoquées plus haut) est que si Canet lorgne vers la structure des séries, il n'a que la durée d'un film. Du coup, il l'étire au maximum et obtient l'effet inverse: trop long pour le cinéma. Mais trop court tout de même car des personnages sont très peu développés alors qu'ils auraient dû l'être (les femmes par exemple). Un sacré paradoxe.
Ceux qui ont la chance d'être développés, par contre, le sont de manière appliquée. On sent que Canet aime ses créations et y a apporté du soin. Ainsi, les personnages de Gilles Lelouche, Marion Cottillard, Benoit Magimel et surtout François Cluzet (mon préféré) sont les plus gâtés.
Au final, le constat est mitigé. On sent l'intention, on se dit bien tenté mais rien n'y fait, on n'accroche pas. Le dernière demi-heure n'arrange rien. Totalement ratée avec son pathos dégoulinant. Un film en demi-teinte, donc, mais plus intéressant qu'on n'aurait cru. Encourageant pour la suite.
- Ils s'amusent bien tous ensemble.
- Bonnes intentions.
- Cluzet, excellent.
- Trop long.
- Ennuyeux.
- Dernière demi-heure.
Note: