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Impossible n'est pas français

Publié le 28 août 2011 par Olivier Walmacq

Hier, je m'esclafais au sujet de la politique d'Hollywood mais il faut bien l'avouer: en France, on n'est pas mieux.
L'ami français est en perdition depuis des années et plus particulièrement, depuis les années 90. Une décennie où la comédie populaire a commencé à devenir définitivement une bouffonerie ambulante, ne faisant plus rire les spectateurs au détriment de lui montrer n'importe quoi.
Tout d'abord il y a eu Jean Marie Poiré, qui après des années de bons et loyaux services ( Le père noël est une ordure, Papy fait de la resistance, Les hommes préfèrent les grosses), a commencé à se roublardiser jusqu'à atteindre la bouse suprême. Preuve en est avec Les visiteurs (la palme à celui en Amérique affreux de la première à la dernière minute), Les anges gardiens et Ma femme s'appelle Maurice. Mais le champion n'est autre que Fabien Onteniente. Un bouseux récidiviste employant chaque fois des thèmes différents.
Un type se renouvelant à chaque fois, mais dont les films deviennent de pire en pire. Quasiment toute sa filmographie est à jeter, avec une place particulière pour People (si vous avez envie d'avoir mal au cul, c'est parti !) et Disco (prenez un golio de la pire espèce, soit Dubosc, qui ferait passer le Travolta pour du pauvre).

Le pire dans l'histoire, c'est que ça marche et cela pour plusieurs raisons. D'abord, parce que nos grandes chaînes de télévision financent en grande pompe notre bon vieux cinéma. Evidemment elles veulent du purement accessible, histoire de faire exploser l'audimat du dimanche soir.

Quitte à produire de la merde, autant y mettre du sien. Le but étant de trouver le prochain carton, histoire de faire au moins 7 millions de téléspectateurs. Fait rare quand on sait que les films sont de plus en plus enlevé des grilles de programmation au profit de séries télé multi-rediffusées ( Les experts, l'exemple majeur). Et n'oublions pas la surmédiatisation affreuse.
Allez, vous avez déjà dû subir ce cas. Petit exemple avec Les Bronzés 3: passages chez Arthur et Druker obligés sans compter le JT de TF1, RTL et tous le toutim ! Le spectateur se devrait presque d'aller voir le film.
Un peu comme quand nos cinémas passent sans arrêt la même bande annonce, si bien que la sortie du film en question est une délivrance.

Bref, ce n'est pas tellement étonnant que les films de genre ne passent jamais la case prime time au détriment de celle de 23h.
En dehors du Pacte des loups de Christophe Gans, Les rivières pourpres de Mathieu Kassovitz et de Ne le dis à personne de Guillaume Canet, cette sous-catégorie (selon notre cher cinéma évidemment) n'est pas très aimée.
Preuve en est avec les bides d' Haute tension et de Martyrs, qui sont pourtant les meilleurs films d'horreur francophones de ces dernières années. Pourquoi sont-ils boudés ? Parce qu'ils ne sont pas parrainés par de grandes chaînes (les trois précités avaient respectivement Canal+, TF1 et M6 derrière) et projetés dans un nombre restreint de salle. Pas étonnant que beaucoup de cinéastes ont fini par partir ailleurs.

Alexandre Aja est certainement le pigmalion, avec déjà une petite carrière chez les ricains. Preuve en est avec son remake de La colline a des yeux ou le jouissif Piranha 3D. D'autres ont essayé mais se sont cassés la gueule. On se souvient du remake de The eye par les réalisateurs de Ils, ou du parcours chaotique de Julien Maury et Alexandre Bustillo à Hollywood (d'abord sur Halloween 2, Rob Zombie reprendra son poste; puis sur Hellraiser, les Weinstein les prendront pour des cons comme souvent; et sont enfin revenus en France avec Livide qui sortira en novembre).

Outre la comédie et les films de genre, on admettra qu'on a peur quand on voit les films français actuels. Si bien que quand on a une surprise, ça prend des proportions énormes. Ainsi, le récent Case départ a fait sensation dans un mois de juillet d'une chiantitude pas possible, sans compter Des hommes et des dieux, succès surprise l'année dernière.
Comme quoi pas besoin de Dubosc, Duléry et autres Mathilde Seigner pour cartonner. Le problème c'est que les producteurs ne semblent pas le comprendre. Preuve en est avec l'affaire Guerre des boutons.
Vu que le livre est tombé dans le domaine public, les producteurs se sont acharnés dessus tels des charognards en puissance.
Résultat: deux films l'un de Yann Samuel, l'autre de Christophe Barratier. Et comble du comble, ils sortent à une semaine d'intervalle.
C'est comme si on avait deux gamins se disputant autour d'un jouet et ne voulant pas le lâcher en disant "moi d'abord!".

Je caricature à peine. Une mentalité qui fait froid dans le dos et bien représentative du foutage de gueule actuel.
Certains espèrent que cela changera mais quand on voit ce qu'a fait Luc Besson cette dernière décennie, ça fait mal au ventre.
Parce qu'il fait des entrées, le barbu célèbre se croit indispensable au Cinéma français qu'il ne cesse de salir avec ses productions indécentes.
Ne vous étonnez pas de retrouver Banlieue 13, les Taxi, Michel Vaillant, Fanfan la tulipe, Yamakasi ou Wasabi sur nos grandes chaînes et surtout au panthéon du mauvais cinéma. Une sorte de Roland Emmerich frenchy, donc, un emmerdeur. Et si encore il n'y avait que ça.

Comme vous le voyez dans les bacs chaque semaine, des tonnes d'inédits sortent en DVD. Le hic, c'est que ce sont de bons films, voire meilleurs que des daubes sortant en salles. Ainsi, les asiatiques passent en quantité en DTV (voir Dream home et Bedevilled) quand ils ne passent pas dans deux salles comme la claque J'ai rencontré le diable.
Sans compter The reef (le meilleur film de requins depuis Les dents de la mer selon les dires), Stuck, les derniers Christopher Smith ( Triangle et Black Death) et les Ip man. Mais pourquoi des films avec un tel potentiel ne sortent pas ?
Parce que les distributeurs n'ont pas les coronés de sortir des films correctement, et encore moins de faire des fours.
Pourtant, Black death serait bien meilleur que Le dernier des templiers. Sauf que Nicolas Cage est plus bankable que Sean Bean.
Le proverbe dit "c'est bien français de critiquer". Mais parfois ça fait du bien.


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