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Ghana – Changer les mentalités vis-à-vis des malades mentaux

Publié le 28 août 2011 par Lana

Etre atteint d’une maladie mentale au Ghana relève le plus souvent de la double peine. Outre la souffrance, le malade doit faire face à un rejet de sa propre famille —qui le plus souvent le chasse— et de sa communauté, comme de la société. À tel point qu’il devient extrêment difficile de s’y faire soigner, expliquait le 22 août 2011 un article d’Irin, le site d’information des Nations unies.

Pour lutter contre cette stigmatisation, le Parlement ghanéen est en train de voter un projet de loi visant à faire connaître, puis accepter ces maladies. Une manière aussi d’améliorer les soins prodigués:

«Il y a très peu de prestige à être psychiatre ou à travailler avec des personnes atteintes d’une maladie mentale [au Ghana], explique Peter Yaro, directeur de programme de l’ONG BasicNeeds qui s’occupe de ce fléau dans le pays et ailleurs en Afrique. La stigmatisation est le principal enjeu affectant le niveau de soins et de services».

De nombreuses croyances entourent les personnes atteintes de maladies psychiatriques, imaginant une possible sanction divine ou une vie surnaturelle. Autant d’idées préconçues qui limitent les vocations en psychiatrie.

Aujourd’hui au Ghana, on ne compte que sept psychiatres et trois hôpitaux spécialisés, tous localisés dans le sud du pays. Pourtant, le pays compte 650.000 personnes souffrant d’un grâve trouble mental sur une population de 22 millions d’habitants, selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Irin estime que seuls 10% des malades seraient actuellement traités, mais dans des conditions difficiles:

«Si vous venez à l’hôpital psychiatrique d’Accra [la capitale] vous verrez des gens nus, gisant sur le sol», raconte Samuel Paul Odame, un ancien patient.

L’hôpital d’Accra est prévu pour accueillir 200 patients. Or, actuellement, seuls 40 lits sont ouverts. Des manques se font cruellement sentir, notamment les psychotropes. Pour Peter Yaro, cela témoigne d’un «manque d’intérêt des politiciens quant à l’état actuel des hôpitaux psychiatriques».

Il est vrai que la loi en cours de discussion a été élaborée dès 2006 avec l’OMS. Elle vise à modifier complètement le système de soin en misant sur une thérapie au sein de la communauté, plutôt qu’à hôpital. Une manière de changer simultanément le regard des soignants et de l’entourage du malade.

Elle s’accompagnerait d’une campagne d’éducation:

«Pour que tout le monde sache que n’importe qui souffrant d’une maladie mentale doit être traité comme n’importe qui souffrant du paludisme ou de toute autre maladie», a affirmé le ministre de la Santé, Joseph Yieleh Chireh.

http://www.slateafrique.com/31243/ghana-stigmatisation-malades-psychiatrie-sante


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