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Harry Brown

Par Gicquel

L’autodéfense. La vengeance. L’excuse de provocation. Tous ces thèmes réunis façonnent un cocktail explosif  .Quand il le met en scène au cœur d’une cité très chaude ,près de Londres, Daniel Barber  s’attaque à une cible  hyper sensible : la jeunesse ,qu’il accuse d’être sinon l’unique responsable de la situation, pour le moins son principal vecteur .

Si son point de vue sur le malaise des banlieues semble très proche de la réalité, son parti pris systématique vis-à-vis des loubars et autres graines de violence, atténue la portée de son message. Il pose les bonnes questions, mais y répond tout aussi hâtivement, ne laissant guère de choix au spectateur, sur un débat plié d’avance.

Une option d’autant plus regrettable que le cinéaste maîtrise parfaitement sa mise en scène .On s’y laisserait facilement  prendre, sans les coups de boutoirs, assénés à longueur d’images.

 

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Dès l’ouverture, les dés sont jetés : une énergie destructrice, s’empare de sa caméra et sans relâche, elle balaie toute la retenue de cet ancien marine, qui pensait ne jamais avoir à revenir sur son passé. Harry Brown n’en parlait pas, même à son meilleur ami que l’on retrouve un jour assassiné. Le soldat va reprendre du service.

Et si Barber ne fait généralement  pas dans le détail, il est plus subtile pour amener son héros au cœur de la fournaise. Michael Caine , toujours parfait, adopte son tempo.Le film est noir, plus par sa tension que par son contenu ; c’est un thriller social, qu’il conduit dans la marge, à contretemps de l’idéologie  simpliste du film.

L’image est souvent sombre, glauque, quand elle n’est pas pluvieuse ou nocturne. Le monde est interlope, et l’homme brave, tel le chevalier blanc viendra y remettre bon ordre.Barber berce cette fois dans un angélisme béat. Son final est idyllique, et cette fois c’est vraiment du cinéma !

[Critique dvd]  Harry Brown

MAIS ENCORE

Pour le réalisateur  ce film  doit provoquer certaines réflexions. « Que ferais-je dans une telle situation ? Comment réagirais-je ? Que faudrait-il pour me pousser au bout de mes limites ? Certains se sentiront peut-être concernés par les événements décrits dans le film, mais pour la plupart, Harry Brown expose simplement des problèmes que nos concitoyens peuvent rencontrer au quotidien – les dealers que l’on croise en rentrant chez soi, les mômes harcelés par les gangs dans les squares, la vie dans des appartements ou des immeubles insalubres… »

« Nous devons nous interroger, collectivement, sur les raisons qui font qu’il est aujourd’hui plus facile, pour certains enfants, de vivre du crime et du trafic de drogue que d’un métier normal.Que pouvons-nous faire pour enrayer cette spirale néfaste ? J’espère bien sûr que tous ceux qui verront Harry Browny prendront du plaisir, mais ils n’y trouveront pas la distraction la plus réjouissante qui soit. »


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