Titre : Le soleil, l'herbe et une vie à gagner
Auteurs : Charles et Thierry Consigny
Editeur : JC Lattès
Nombre de pages : 263
Date de parution : août 2011
Résumé :
« Mon père était venu un jeudi matin me cueillir à l’hôpital après un bad trip de cocaïne, après que je lui ai expliqué
méthodiquement l’ampleur de mon désastre affectif, le manque, la souffrance d’être homo, le dégoût des hommes. L’humanité me dégoûte. »
L’Hôtel-Dieu, un matin d’hiver. Thierry va chercher Charles, son fils. A vingt ans, Charles vit une descente aux enfers : la
drogue, les dettes et un chagrin d’amour. Il aura fallu cette nuit terrible pour que Thierry mesure toute la détresse de son fils.
Pour ne pas s’effondrer, et pour aider Charles à goûter à nouveau à la vie, le père et le fils vont entreprendre ce récit à deux
voix, sans en connaître la fin. Où l’on découvre que les failles, la peur de grandir, la peur de vivre aussi, se répondent. La coke, le sexe, la culpabilité, la mort de Lara, leur sœur et fille,
l’argent se mélangent à la douceur, la tendresse, les rires. C’est l’hiver et leur vaste chantier est une magnifique ode à l’amour et à l’espoir.
Une histoire qui se joue à Paris, à l’île d’Yeu et en Bourgogne, dans la maison de famille. On y retrouve le charme des
souvenirs d’enfance, la cruauté des coups du sort et le désenchantement des enfants gâtés. Tant de vies sont ratées, mais pour ces deux-là, tout commence.
Mon avis:
« Le soleil, l’herbe et une vie à gagner » est un roman autobiographique à deux voix.
Le père, Thierry Consigny évoque le passé dont la noyade de sa fille, son divorce, ses enfants, ses liaisons. Son discours est
empreint de remords. Il reconnaît ses infidélités, le mal ainsi causé à ses femmes et ses enfants.
L’étalage de luxe et de cette vie bourgeoise m’exaspère un peu et j’ai eu du mal à croire à ses regrets et ses envies de
suicide.
Le discours du fils, Charles, est violent, franc et curatif. Son amour pour Nathan est omniprésent, sincère et inaltérable,
sûrement en opposition aux amours légères de son père. Il « vomit » son dégoût de la vie. Il ne supporte plus la vie de son père, celle des habitants de l’île Saint Louis, des gens de
la mode.
Est-ce la mort de sa sœur, l’inconstance de son père qui ont pourri sa vie, altérer sa façon d’aimer ?
L’ensemble des deux textes amène le lecteur à réfléchir sur le couple, l’éducation, la mort, l’homosexualité, la drogue, les familles recomposées.
Le style littéraire est riche et les auteurs font de nombreuses références aux œuvres littéraires.
Le père et le fils se dévoilent énormément dans ce roman et ces confessions sont très courageuses. Leurs expériences peuvent être utiles au lecteur et en ce sens, ce récit, très personnel n’est pas une simple confession polémique mais une réelle réflexion sur un mode de vie.
Lu dans le cadre
de