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TOURISTE, de Julien BLANC-GRAS

Par Geybuss

TOURISTE, de Julien BLANC-GRAS

Récit - Editions Au diable Vauvert 259 pages - 17 €

Parution en mai 2011

Le sujet : "Certains veulent faire le leur vie une oeuvre d'art, je compte en faire un long voyage. Je n'ai pas l'intention de me proclamer explorateur. Je ne veux ni conquérir les sommets vertigineux, ni braver des déserts infernaux. Je ne suis pas aussi exigeant. Touriste, ça me suffit. S'adonner à des activités non productives mais enrichissantes. Le touriste inspire le dédain j'en suis bien conscient. C'est un cliché qui résulte d'une honte de soi, car on est toujours le touriste de quelqu'un."

Des favelas colombiennes aux hôtels clubs tunisiens, en passant par les karaokés du Yang-tsé-Kiang, les villages oubliés du Mozambique, les vagues polynésiennes, les plateaux de Bollywood, le tumulte du Proche-Orient et même par la Suisse, ce promeneur globalisé nous guide à travers l’inépuisable diversité des mondes.

  

Tentatrice : Keisha

Fournisseur : Keisha et son son livre voyageur, merci

livre voyageur

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Mon humble avis : Là où Vincent Noyon, dans son Touriste professionnel, voyageait dans un but précis : écrire des guides de voyage, Julien Blanc Gras erre sur la planète au gré de ses envies, de sa curiosité, pour faire de sa vie ce qu'il a choisit d'en faire : un long voyage. Un rêve qu'il nourrit depuis tout petit, à l'époque où son doudou était une planisphère gonflable. On assiste donc à la réalisation de ce rêve. On suit pas à pas Julien qui s'affranchit de plus en plus. Des débuts timides à Londres, un coup d'essai en quelque sorte. Et 250 pages plus loin, nous voici au Mozambique sur un lieu qu'aucun pied humain n'a encore foulé. Entre temps, nous sommes allés au Népal, en Colombie au fin fond des favelas, on a risqué la crise de nerf dans un aéroport Suisse, on a discuté avec des Israéliens et des palestiniens qui veulent tous la paix mais ne voient pas comment y parvenir, et pour cause de plage paradisiaque, on a manqué "la vague".... Notre jeune voyageur s'est un peu professionnalisé au fil de ses voyages (via l'écriture et le reportage). Et oui, il faut bien gagner sa vie pour s'offrir la vie que l'on s'est choisi. Mais pas à n'importe quel prix...

Ces récits sont passionnants, pertinents, caustiques, parfois très drôles mais aussi désespérants, voire exaspérants.... et pourtant, que peut on faire ? Avec bon sens, Julien Blanc Gras met le doigt sur les non sens de notre monde, que ce soit en terme de mondialisation ou en mode local fond du monde.... Où, au fin fond de Madagascar, le gendarme du village est aussi corrompu que toute une classe politique, même si, au bout du monde, cela se compte en quelques litres d'essences transformés en litres de vin mais qui, de ce fait, ont laissé périr 18 personnes en mer. On constate aussi avec effroi les envers de la médaille de certaines missions botanistes ou autre... Bref, partout où il y a de l'homme, il y a de" l'hommerie" pour le pire, comme pour le meilleur. Car sur son chemin, Julien Blanc Gras nous fait rencontrer de sacrées personnes et rien que pour cela, on aimerait le suivre et voir le soleil se lever... ailleurs.

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Ce livre est un excellent témoignage de voyages, qui amène à réfléchir sur les motivations qui poussent justement certains à partir ou pas, sur le fonctionnement et les dysfonctionnement du monde, sur les préjugés qui conduisent souvent notre route au bout de la rue, sur notre place dans le monde et la réussite de l'objectif de notre vie. Et pour ma part, ce récit me prouve qu'en réunissant ma volonté, mes capacités, mes envies et mes rêves, je ne saurais jamais atteindre cette dimension du voyage, même si, par moment, j'ai bien eu l'impression de la frôler ! Mais l'essentiel est de voyager à sa dimension, tout en respectant celle des autres et en n'oubliant jamais que voyager, c'est faire un pas dans l'infini.

J'ai relevé nombre de citations.... D'ailleurs tellement nombreuses que je ne peux y faire un choix. Elles feront donc l'objet d'un autre billet pour ne pas trop allonger celui ci et ne pas perdre votre attention !

Lecture commune avec A Girl From Earth


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