Avec Une nuit de pleine lune, Hermann (au dessin) et son fils Yves H (au scénario) offrent à leurs lecteurs un angoissant huis-clos. Tout y est : la vieille maison isolée, le soir tombant, des relations pas très nettes entre les protagonistes, une nervosité de plus en plus palpable… On sent bien qu’un drame va survenir, mais on se demande quelle trouvaille va nous être proposée. Personnellement, j’ai vite écarté l’hypothèse de la maison hantée (trop classique). Je pensais plutôt au fils psychopathe que pépé et mémé cachent dans leur cave depuis sa naissance et qui surgit d’un seul coup pour rétamer cette bande de cambrioleurs à la petite semaine. Vous imaginez bien que je ne vais pas vous dire comment tout cela se termine. Seule précision, j’ai eu tout faux (quoi que…).
Au bout du compte, ce thriller se révèle d’une redoutable efficacité. Certes, les dialogues plein de "jeunisme" sonnent parfois très faux mais le dessin et le découpage participent grandement à la mise en place de l’ambiance suffocante qui traverse l’album. En vieux routier de la BD, Hermann maîtrise son sujet. Un formidable travail sur la lumière avec beaucoup d’ombre, de clair-obscur, du grand art quoi. Et puis le placement de la caméra est toujours impeccable, soulignant les moments de tension et rendant le récit parfaitement lisible, une gageure pas évidente à relever avec autant de personnages éparpillés dans la maison.
Un one-shot vraiment excellent si l’on aime le genre. Attention, tout cela reste du pur divertissement, rien de plus. Mais après un détour très décevant du coté de la piraterie avec le Diable des sept mers, le célèbre duo père/fils redresse la barre avec beaucoup de brio.
PS : l’album ne sortira en librairie que le 14 septembre. J’ai pu le lire en avant première grâce à l’excellent mensuel de prépublications L’immanquable.
Une nuit de pleine lune, de Hermann et Yves H, Glénat, 2011. 56 pages. 13. 50 euros.
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