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Alfred Sirven, un journaliste d'une indépendance farouche

Par Bernard Vassor

Par Bernard Vassor

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"Je remercie la nature qui ne m'a pas créé ambitieux

Ce qui me donne le droit de mépriser ceux qui le sont" 

Né en 1838, il attendit l'année 1900 pour fermer les yeux pour la dernière fois. 

Ne cherchez pas sa biographie sur les "encyclopédies en ligne", le seul Alfred Sirven qui vaille est celui de l'affaire Elf !

Notre Sirven fut en son temps un historiographe et journaliste courageux comme il y en avait beaucoup à l'époque, et comme il en existe encore aujourd'hui.

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Le nombre de feuilles et journaux fondés par Sirven est impressionnant, parmi ceux-ci :

La Petite Presse, Le Gaulois, le Pamphlet, L'Encensoir et le Sifflet. Ajoutons ceux cités dans l'article précédent. Citons quelques pamplets qui lui valurent l'estime des juges serviles de la dix-septième chambre qui l'envoyèrent goûter le menu de la prison Sainte-Pélagie au moins sept fois :

"Revenons à l'Evangile, la Première à Dupanloup, l'Homme noir, les Infâmes de la Bourse, les Vieux polissons", un ouvrage qui fut saisi et poursuivi à la demande d'un sénateur qui avait cru se reconnaître....(le baron de Heckeren) Ajoutons pour faire bonne mesure : "Les Imbéciles, les Crétins de Province, les Abrutis, les tripots d'Allemagne, les Mauvaises langues, les première étapes d'un prisonnier" etc..

A propos de Sainte-Pélagie, il écrivit la première histoire de cette illustre prison dont les bâtiments furent fondés par une putain reconvertie dans la bigoterie au temps de Louis XIV. Ce lieu de réclusion pour les jeunes filles de bonne famille en danger de vie licencieuse, devint une prison pour dettes et délits politiques en 1820. La liste des "invités" dépasse le cadre de cet articulet, mais le nombre de 1820 jusqu'à sa fermeture nous donne le vertige.

Sirven la Presse la Liberté.jpg

Libéré de prison le 4 septembre 1870, il fut choisi par Gambetta pour organiser la défense de Dreux contre les prussiens en qualité de sous-préfet.

Toute sa vie, il fit preuve d'une indépendance farouche et ne fit partie d'aucune Société ni d'aucune coterie. Il a fuit comme la peste toutes les églises, les chapelles politiques, littéraires ou autres.

Il a eu la fieté de ne pas avoir la Légion d'honneur, il ne l'a pas refusée, on ne lui a pas proposée.

 A suivre : une petite histoire de Sainte-Pélagie.


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