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La culture maya à Paris

Publié le 01 septembre 2011 par Cardigan @onlyapartmentsF

Dans l’un des récits les plus célèbre et illustratif du talent déconstructiviste d’Augusto Monterros (1921 – 2003), on trouve la situation désespérée qu’affronte le frère Bartolomé Arrazola quand il se voit perdu dans les trames de l’invincible jungle du Guatemala et de la propre histoire que nous lisons. Les lignes judicieuses de Monterroso présentent au lecteur averti l’image d’un fanatique complet.

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Un fanatique pour qui, en principe, il ne paraît pas si préoccupant de mourir aussi loin de sa maison et de tous, réconforté par le souvenir de l’honneur reçu de la part de Charles V quand l’empereur lui dirigea personnellement la parole pour l’encourager dans sa mission cruciale et rédemptrice du Nouveau Monde.

Pas même quand il se réveille le jour suivant et qu’il se voit entouré par un groupe d’Indiens sauvages et inexpressifs occupés aux préparatifs de son sacrifice (on raconte que les Mayas, comme d’autres cultures méso-américaines, justifiaient le sacrifice humain par la nécessité d’alimenter les dieux avec l’énergie cosmique qui palpite dans le cœur et le sang de leurs victimes), sa tranquillité ne fut pas dérangée, et il vit pour un instant, sur l’autel où il allait donner la vie, le lieu idéal où il pourrait se libérer pour toujours de ses peurs, de sa mission et de lui-même.

Néanmoins, quelque chose en lui le ramena de l’autre côté des choses en lui faisant penser qu’il pouvait sauver facilement sa vie en profitant de l’ignorance des indigènes. Il s’agit du souvenir du fait que, ce même jour, il y aurait une éclipse totale qui ferait que le sol allait s’obscurcir complètement, et pour utiliser les mots de Monterroso, dans son usage malhabile des langues natives, «  pour tromper ses oppresseurs et sauver sa vie ».

On nous dit alors que, avec une confiance étonnante, Bartolomé a regardé les indigènes se retirer brièvement pour délibérer entre eux, et à peine huit mots plus tard, nous apprenons que cela sera l’une des dernières choses que l’espagnol verra dans sa vie, car «  sous la lumière opaque d’un soleil éclipsé », nous trouvons son cœur déversant «  son sang sur la pierre des sacrifices ». Nous comprenons alors que l’éclipse, dont la date, nous le savons, était connue avec précision par les Mayas, capable de prédire sans erreur chaque éclipse, était l’occasion du sacrifices.

L’astronomie de la culture Maya est impressionnante, et le musée du quai Branly dédie une extraordinaire exposition jusqu’au 2 octobre (http://www.quaibranly.fr/en/programmation/exhibitions/currently/maya.html) à cette culture qui continue de nous étonner, sûrement, pour les conclusions scientifiques qu’ils ont su tirer bien avant de nous.

Paul Oilzum


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