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Poétique de la ville, de Pierre Sansot

Publié le 05 septembre 2011 par Onarretetout

poetiquedelaville« Des arguments, si fondés soient-ils en raison, laisseront toujours le lecteur insatisfait. »

C’est l’impression générale que je ressens à la lecture du livre de Pierre Sansot. Il se présente en effet comme une thèse, avec ce ton universitaire qui cherche une méthode, insiste ici et là sur la méthodologie (« Il n’existera jamais de méthodologie urbaine. »), use et abuse du « nous » et de l’italique, fait appel à Bachelard très souvent, avec cette coquetterie, à la page 320, au milieu du livre : « Bachelard, si nous osons avancer son nom… » alors qu’il a déjà été cité et qu’il le sera encore abondamment. Et on comprend qu’il soit cité, puisqu’il s’agit dans ce livre de confronter la ville à la mesure du rêve et de l’imagination.

Car ce livre a l’avantage de ne pas en rester aux analyses sociologiques, politiques, architecturales, de les éviter même, et, ainsi, de passer beaucoup de temps en descriptions des lieux, des gens, des objets. Ainsi, la description des magasins, les différences entre bistrot, café et restaurant, le vocabulaire du marché (« Il s’agit aussi bien d’une métamorphose du langage par le fruit que du fruit par le langage. »), l’accès à la ville par la gare et ses abords sont autant de moments de la lecture qui renvoient à l’expérience et qui auront un effet sur l’expérience à venir. Même si « nous rêvons activement la ville qui nous occupe et qui connut son essor entre les deux guerres ». Cette remarque renvoie à une époque révolue, donc, et dont l’auteur trouve des illustrations dans les romans et les films relatant cette époque : truands traqués, hôtels meublés, prostituées, becs de gaz, « le louche, le répugnant, l’ignoble et le sordide ». Apparaît aussi le Frigidaire, mode de conservation des aliments qu’il qualifie d’urbain en opposition au rural.

Je sors de ce livre après beaucoup de hochements de tête, de soupirs et d’agacement, mais avec l’intention d’y revenir, non plus dans sa linéarité, mais ici et là, un peu comme lorsqu’on a parcouru une ville et qu’on reviendrait bien dans tel ou tel quartier.


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