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Mary et Max

Par Wherethemoviesare

Mary et Max (Mary and Max), réalisé par Adam Elliot, avec Barry Humphries, Toni Collette, Philip Seymour Hoffman… sortie cinéma 09/2009

Mary et Max

Fort du succès de l’excellent Harvie Krumpet en 2004 (Oscar du meilleur court métrage d’animation), le réalisateur, scénariste et dessinateur Adam Elliot consacre les cinq années suivantes à la réalisation de son premier long-métrage d’animation en pâte à modeler : Mary et Max. Un projet qui lui coûtera 8 millions de dollars et 57 semaines de tournage pour aboutir à 1h33 d’humanité pure, belle et captivante. Le réalisateur explique tout le procédé lors de l’avant-première (UGC Lille) : un jour entier de tournage pour réaliser 4 secondes d’images, 6 animateurs à plein temps, environ 200 marionnettes et 130 décors etc. Adam Elliot semble attacher autant d’importance à la réalisation et la production qu’au film abouti. C’est un personnage unique, passionné et talentueux, ça ne fait aucun doute à l’écouter.

L’histoire est inspirée de la réelle correspondance qu’a entretenu Adam Elliot avec un new-yorkais présentant les mêmes traits de personnalité que Max, notamment le syndrome d’Asperger, la solitude et l’obésité. Il retranscrit le souvenir de cette longue amitié, par lettres interposées, comme un hommage et avoue qu’il y a par conséquent beaucoup de lui en Mary. Comme un défouloir à son imagination, il se réincarne dans cette fillette esseulée au milieu d’une famille « originale », qui pourtant reste curieuse du monde et de son fonctionnement, de l’individu et de ce qui le rend unique. L’attachement que l’on éprouve pour les deux personnages est de plus en plus fort au fur et à mesure que la relation qu’ils entretiennent devient fusionnelle.

Le style singulier du réalisateur est bien présent. Les personnages en pâte à modeler sont cartoonesques et calleux mais leurs réactions sont retranscrites avec un réalisme étonnant. Les fabuleux décors dégagent une atmosphère typique que l’on soit dans la complexe et fumeuse New-York (ainsi que la perçoit Max) ou la tranquille et curieuse banlieue de Melbourne (ainsi que la perçoit Mary). Ainsi, chacune des villes possède sa gamme chromatique: grise pour « La Grosse Pomme », marron pour « La Merveilleuse ». Le doublage est excellent et rend incontournable la VO, ne serait-ce que pour la qualité de la voix-off narrative de Barry Humphries ou la voix de Philip Seymour Hoffman incarnant Max. A savoir qu’Adam Elliot met lui-même la main à la pâte pour quelques personnages seconds qui s’expriment souvent en onomatopées.

Le charme qui se dégage de Mary et Max est indescriptible. Le film est drôle et émouvant. Il traite de sujets lourds avec une légèreté merveilleuse et une ironie délicate. C’est un bonbon d’humour et de tendresse qui nous est offert.

9/10

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