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Puella Magi Madoka Magica : Imposture ou révolution ?

Par Kaeru @Kaeru
Le genre magical girl obéit à des stéréotypes stricts et s'adresse particulièrement à des petites filles. Si les Clamp avaient dévoyé un peu l'affaire en nappant leur Card Captor Sakura d'un voile de perversité et de complexité, Puella Magi Madoka Magica donne un grand coup de pied (chaussé de Doc coquées) dans cette institution codifiée qu'est l'anime de magical girl.
Générique délicieusement mensonger
Puella Magi Madoka Magica : Imposture ou révolution ?Regardez le générique : les couleurs pastels, les étoiles, la transformation moé, la mascotte mimi ! On nage dans le kawaï à outrance, les bons sentiments épicés d'une pointe de larmes et d'humour.
Le tout servit par une animation de grande qualité, un design graphique épuré, très actuel et une musique pop niaise à souhait.
Hormis la qualité technique, tout le reste est une belle imposture, un condensé parfaitement calibré de tout ce que vous ne verrez pas dans la série !
Et oui, Madoka est aux antipodes des promesses du générique. La scène d'introduction, surréaliste, angoissante, violente même, ne ment pas sur la marchandise ! Alors, fans de gnangnan et de kawairies sucrées, passez votre chemin. Par contre, si vous aimez être surpris, bousculé, Puella Magi Madoka Magica est un animé à se mettre sous les mirettes.
Puella Magi Madoka Magica : Imposture ou révolution ?Madoka fait un rêve étrange. Une fuite éperdue qui s'achève dans un décor apocalyptique où une jeune fille tente de se battre en vain contre un étrange monstre. Madoka, impuissante assiste à la scène.
A ses cotés, une bestiole blanche, sorte de croisement entre un lapin et un pokémon qui, d'une voie fluette et fataliste lui explique l'issue funeste du combat. Mais, elle ajoute aussi, que elle, Madoka, peut faire la différence. Elle peut sauver une personne et changer la donne, à condition qu'elle accepte de devenue une magicienne.
Juste un cauchemar ?
Le lendemain à l'école, une nouvelle élève arrive. Homura ressemble exactement à la jeune fille dont Madoka a rêvé. Et à la fin de la journée, après l'école, Madoka entend la voix de la petite créature la supplier de lui venir en aide. Dans un lieu sombre, elle la trouve gisant au sol, gravement blessé par Homura. Alors que Sayaka, l'amie de Madoka, arrive sur ces entre-fait, la réalité bascule...
Kyubey, le faiseur de miracle ?
Le premier épisode utilise encore les poncifs du genre. Si les éléments malsains et bizarres qui truffent le début ne vous convainquent pas de l'originalité de la série, je vous encourage quand même à regarde jusqu'à la fin du troisième. A partir de là, vous aurez une idée assez juste du reste de la série.
Puella Magi Madoka Magica : Imposture ou révolution ?Petit à petit, une ambiance lourde s'instaure. Kyubey, la créature, assène avec aplomb et franchise vérités et prophéties. Il propose aux gamines le marché suivant : exaucer un vœux en échange de leur engagement comme magicienne avec comme mission de rechercher et détruire les sorcières, des monstres qui sèment tristesse et désespoir chez les humains. Leur seule présence exacerbe les émotions négatives et peut pousser les gens faible au suicide.
Face à cette proposition, Madoka hésite. Elle se sent médiocre, elle redoute de ne pas être à la hauteur de la tâche. Et surtout, aucun vœux n'éclot spontanément dans son cœur. Sayaka elle, voyant la possibilité miraculeuse de résoudre un un drame personnel, s'engage rapidement. Kyubey plie la réalité au souhait de la jeune fille et, comme promis, elle reçoit un bijoux scintillant preuve de son état de magicienne.
Puella Magi Madoka Magica : Imposture ou révolution ?
Malgré ses tergiversations, Madoka accompagne quand même son amie dans ses combats et lui apporte son soutien moral.La froideur et le pragmatisme implacable de Kyubey tranche avec son apparence douce et mignonne. Sa présence distille un malaise de plus en plus profond. L'indécision de Madoka le rend  alors très insistant pour recruter la gamine, qu'il annonce être la plus puissante de toutes....
La tentation de Madoka, du drame et des tripes !
Cette série de 12 épisodes a été diffusée au Japon au printemps dernier. Elle bénéficie d'une réalisation de grande qualité (studio Shaft) : le parti-pris graphique pour jongler entre la réalité d'une normalité affligeante et les combats glauques et absurdes est une réussite totale.
On oscille entre une ambiance d'animation moderne aux couleurs acidulés, baignée de lumière, avec des décors modernes et légers. Et puis, soudain, on perd pied.
Puella Magi Madoka Magica : Imposture ou révolution ?
Puella Magi Madoka Magica : Imposture ou révolution ?
Des collages psychédéliques (avec des références culturelle multiples en peinture, cinéma...) s'anime en 2 D. Les éléments sont toujours vaguement inquiétants, avec un travail sur des demi-teintes ou des tons criards qui cassent l'harmonie léchée de la vie quotidienne. La musique de Yuki Kajiura accompagne avec des envolées épiques les scènes dramatique et un générique de fin bien sympathique. Reconnaissables entre mille, son style colle bien à l'ambiance.
Puella Magi Madoka Magica : Imposture ou révolution ?Alors, Madoka révolutionne le genre ?
Pas vraiment.
Difficile en effet de le cantonner à la catégorie magical girl. Si cet animé sort des sentiers battus et met une grande claque dans la guimauve poussiéreuse des séries du genre, l'aspect SF du scénario est, lui, plus conventionnel. Un tantinet démagogique sur la façon qu'elle a de démonter le genre des Magical Girl, Puella Magi Madoka Magical est une bonne série avec une réalisation novatrice visuellement. La fin, moins jouissive et moins radicales que mes attentes, reste dans la suite logique du scénario.
Mon verdict : pas un chef d'oeuvre intemporel certes, mais un animé qui démange, incontournable pour les curieux. Il démonte la mécanique trop parfaite du genre magical girl pour le reconstruire en un artefact bizarre, tordu, avec cette esthétique très graphique à la fois épurée et baroque, simplifié à l'extrême et totalement barrée.
En attendant une éventuelle sortie en France et une traduction des mangas, les figurines très rose bonbon des héroïnes sont disponibles, avec même un Kyubey à l'échelle 1/1 sorti chez Good Smile !Copyright : Marianne Ciaudo

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