Louis Tobie Mbida:Pour corriger le "déni de démocratie"

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Provocateur, il vient de lancer un appel public à financement de sa campagne pour faire régner les «vraies» valeurs éthiques et morales.
Il se présente comme «le seul leader politique camerounais jouissant toujours d'une crédibilité certaine», «la seule valeur sûre de l'opposition». Louis-Tobie Mbida, dès le dépôt de sa candidature, le week-end dernier dans les bureaux d'Elections Cameroon (Elecam) à Yaoundé, a lancé sa course à la magistrature suprême par une initiative originale. «Madame, Mademoiselle, Monsieur, par la présente, le Parti des démocrates camerounais (Pdc) et son candidat, Monsieur Louis-Tobie Mbida, sollicitent solennellement votre bienveillance et votre précieuse collaboration à titre de donateur pour l'élection présidentielle à un seul tour annoncée par décret présidentiel et fixée au 9 octobre 2011. Le chef de l'État aujourd'hui âgé de 78 ans, au pouvoir depuis 29 ans et aux affaires depuis 49 ans, sera le candidat de son propre régime à cette présidentielle.» C'est l'entame de son communiqué à l'intention du grand public. Sa quête nationale sollicite l'implication soutenue et les efforts financiers de tous pour soutenir et faciliter sa campagne électorale.
Le candidat du Parti des démocrates camerounais (Pdc), qui appela jadis au report du scrutin, démarre sa campagne sur les chapeaux de roue. Son argumentaire se veut cinglant, vis-à-vis du pouvoir de Yaoundé, représenté selon lui «par les hommes du passé, incapables de changer et, de surcroît, incompétents dont son chef actuel, qui a tout échoué bien qu'ayant tous les attributs du pouvoir et de façon exclusive entre ses mains, a manqué en 2008 deux rendez-vous avec l'histoire». Violent et provocateur à souhait, il accuse Paul Biya, qui semble être sa principale cible, d'avoir plongé le Cameroun dans des scandales politico-financiers alors que les attentes du peuple camerounais n'ont pas été réalisées, lui qui n'a pas su apporter aux Camerounais les infrastructures scolaires, hospitalières, routières qu'ils attendaient de lui.
André Marie Mbida
Le Cameroun, affirme Louis-Tobie Mbida, 55 ans, est un déni de démocratie coiffé par un régime arrogant, méprisant, exclusif, ostracisant, totalitaire, arbitraire refusant tout dialogue franc. Et son principal soutient, ce sont les jeunes qui «vivent dans la peur physique, sociale, économique et politique». Il place son discours sous le signe de la continuité de l'idéologie de son père et non moins fondateur du parti, André Marie Mbida.
Plaçons le prochain septennat sous le signe du «Cameroun prospère, solidaire et dynamique. Tel est son leitmotiv. Le candidat du Pdc propose ainsi un retour aux valeurs de solidarité, de générosité et de fraternité. Démocrate libéral, il mise sur l'économie de marché. Sa profession de foi, en 95 points, balaie des secteurs aussi variés que le social, la professionnalisation, la politique, l'économie, la décentralisation, la justice sociale, la paix et la sécurité dans le monde, les infrastructures, l'éducation, la santé, la bonne gouvernance, l'agriculture, l'énergie, l'environnement ou encore les projets de développement panafricains et mondiaux. Le candidat du parti du Coq rêve d'instaurer au Cameroun une démocratie participative, de combattre le tribalisme et la corruption, de donner leur véritable autonomie aux femmes, de faire du progrès, de la justice sociale et de la redistribution des richesses des objectifs essentiels à atteindre dans l'horizon 2012-2016.
Revenu d'exil le 02 septembre 2010, celui que les détracteurs considèrent comme un fils à papa, cet ancien tribun de la Coordination des partis politiques de l'opposition devra néanmoins commencer par se redonner une image d'homme du peuple. Celui-là qui tombe la veste et la cravate pour aller parler aux besogneux.
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