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Librairie Shakespeare à Paris

Publié le 07 septembre 2011 par Cardigan @onlyapartmentsF

Qu’est-ce que c’est Shakespeare and Company? Pourquoi ce succès? Qu’est ce qui la rend si spéciale pour que tout le monde parle d’elle? Ce n’est pas facile d’expliquer ce qu’est Shakespeare and Co et son histoire unie aux génies de la littérature, à la guerre, à différents locaux et à deux personnes avec la même obsession : les livres et Paris. L’esprit de Shakespeare and Co c’est une librairie de vieux et de nouveau, pas un antiquaire, où il se vend principalement des ouvrages en anglais, mais sans discriminer aucune langue. Mais ce n’est pas une librairie comme les autres, c’est quelque chose de plus, c’est un mythe littéraire, avec une longue histoire.

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Commençons par le passé. L’actuelle librairie, celle qui existe, se trouve en plain Quartier latin, sur les berges de la Seine, au numéro 37 de la rue de la Bûcherie. Elle y est installée depuis 1951 et il semble qu’elle y restera encore longtemps. C’est le fondateur et Propriétaire Georges Whitman, qui n’a rien à voir avec le poète, mais si avec la poésie, un nord-américain presque centenaire qui, alors qu’il ne savais que faire après la seconde guerre mondiale, se décide à ouvrir une librairie de livres d’occasions, histoire de gagner un peu d’argent avec les nombreux ouvrages qu’il avait accumulé et qui inondaient son petit appartement aux allures bohémiennes.

Jusque là le parcours naturel de n’importe quel libraire de “vieux” mais Whitman, le commerçant, non le poète, appela d’abord sa librairie « Le Mistral », changeant son nom pour « Shakespeare and Co » en honneur à une mythique librairie fermée depuis 1941 quand sa propriétaire, Sylvia Beach, refusa de vendre un ouvrage de Joyce à un officiel allemand (rappelons nous que c’était l’occupation nazie). Et alors ? se demande le lecteur. Alors, Sylvia Beach n’était pas seulement commerçante déjà que dans sa librairie, qui était son chez soi, se donnait rendez-vous l’élite de la société intellectuelle de l’époque : Eliot, Gide, Nabokov, Fitzgerald, Gertrude Stein ou Hemingway et, de plus, elle osa publier le Ulysses de Joyce quand personne n’aurait donné un sou pour cet auteur. La Shakespeare and Co originale se situait dans la rue de l’Odéon (et avant dans la rue Dupuytren). On pouvait y bavarder, y lire gratuitement, y laisser les livres usés et y faire des récitals.

Dans les années 50, Whitman le bohème reprend le nom de la disparue Shakespeare and Co et place sa librairie dans le Quartier Latin, et le fait avec la même philosophie. Y passent Burroughs, Miller, Sartre, Beauvoir, Breton ou Kerouac. Mais dans la nouvelle version on y fait des choses nouvelles : pas une semaine sans son récital (la page web publie les évènements prévus), on y parle, commente, on y offre du travail non rémunéré pour les étudiants qui, en échange de leur aide pour quelques heures, peuvent vivre (en sac de couchage) dans les chambres de l’étage supérieur. Et pour alimenter la légende, chaque livre qui sort des étagères chargées à bloc porte un tampon qui dit : “Shakespeare and Co Kilomètre Zéro Paris”. Ce n’est pas le centre du monde mais, pour les mythomanes de la bibliophilie, cela s’en approche.

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Candela Vizcaíno


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