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Anthologie permanente : Eduard Mörike

Par Florence Trocmé

Le Garçon et l’abeille 
 
Dans la vigne, sur le coteau 
Est une hutte aux quatre vents 
Qui n’a ni porte ni auvent 
Et d’ennui lui dure le temps. 
 
Quand pèse la chaleur du jour, 
Que tous les oiseaux se sont tus,  
Seule encor, près du tournesol 
Bourdonne une petite abeille.  
 
Ma mie possède un jardinet 
Elle y tient une jolie ruche :  
De là t’en viens-tu dans ton vol ? 
Vers moi est-ce elle qui t’envoie ? » 
 
« Hélas, non, mon gentil garçon 
Je n’ai nul message pour toi ; 
L’enfant ne sait pas qui tu es, 
L’amour n’a pas frappé ses yeux. 
 
Et que sauraient les jeunes filles, 
Tout juste sorties de l’école ! 
L’adorable petit trésor 
Ne fait un seul pas sans sa mère. 
 
Je lui porte mon miel, ma cire ; 
Adieu, j’en ai pris un bon poids ; 
La chère enfant, je l’entends rire, 
Fondant déjà de gourmandise. ». 
 
Ah ! va-t’en donc pour moi lui dire 
Que je sais miel plus délicieux : 
Au monde il n’est rien de plus doux 
Que le baiser d’un amoureux. 
 
 
Eduard Mörike, Poèmes, Gedichte, édition bilingue, traduction Nicole Taubes, coll. Bibliothèque allemande, Belles Lettres, 2010, 45 €   
Poème mis en musique par Hugo Wolf dans ses Mörike Lieder (partition) 
 
Der Knabe und das Immlein 
 
Im Weinberg auf der Höhe 
Ein Häuslein steht so windebang, 
Hat weder Tür noch Fenster, 
Die Weile wird ihm lang. 
 
Und ist der Tag so schwüle, 
Sind all' verstummt die Vögelein, 
Summt an der Sonnenblume 
Ein Immlein ganz allein. 
 
Mein Lieb hat einen Garten, 
Da steht ein hübsches Immenhaus: 
Kommst du daher geflogen? 
Schickt sie dich nach mir aus? 
 
"O nein, du feiner Knabe, 
Es hieß mich niemand Boten gehn; 
Dieses Kind weiß nichts von Lieben, 
Hat dich noch kaum gesehn. 
 
Was wüßten auch die Mädchen, 
Wenn sie kaum aus der Schule sind! 
Dein herzallerliebstes Schätzchen 
Ist noch ein Mutterkind. 
 
Ich bring' ihm Wachs und Honig; 
Ade! - ich hab' ein ganzes Pfund; 
Wie wird das Schätzchen lachen! 
Ihm wässert schon der Mund." 
 
Ach, wolltest du ihr sagen, 
Ich wüßte, was viel süßer ist: 
Nichts Lieblichers auf Erden 
Als wenn man herzt und küßt! 
 
bio-bibliographie d’Eduard Mörike 
 


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