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[Critique dvd] Le bel âge

Par Gicquel

Il faudra peut-être un jour que le cinéma français se penche sur la thématique de ses piscines, ces points de rencontres, anonymes, ou pour le moins d’une neutralité bienveillante, qui alimentent de nombreux scénarios. L’idée me vient  pour ce film, bien évidemment, mais aussi pour celui de Hiner Saleem«  Les toits de Paris » dans lequel deux bons vieux hommes se retrouvent mais ne se baignent jamais. L’un deux y fera la connaissance d’une jeune fille.

C’est Michel Piccoli, également à l’affiche de «  Le bel âge », également en face à face avec une jeune fille, sa petite fille, Claire, qu’il recueille dans sa grande demeure, après la mort de sa mère. A 17 ans, elle n’a guère de passion, sinon la natation, «  un métier d’avenir » soupire le grand-père dépassé par les agissements de cette jeunesse imprévisible.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Pour son premier film, dans une tradition bien française, qui tend la corde sensible des émotions contenues, Laurent Perreau , observe ce couple dans lequel Michel Piccoli et Pauline Etienne  s’illustrent avec brio.Jouant sur les extrêmes de la vie, il s’épie, mais s’évite, dévidant au fil du récit, les secrets qui font le sel de leur existence.

Si le ressort dramatique est une évidence (le grand père et la petite fille ont besoin  l’un de l’autre) le réalisateur compose une vision  scénique qui rend le tableau familial attachant. Les finesses du scénario (le coup d’œil du grand-père dans la chambre, les moniteurs de contrôle de la salle de jeu …) illuminent les portraits. Face à Michel Piccoli ,qui n’a plus rien à démontrer en la matière Pauline Etienne parcourt ainsi avec beaucoup de subtilité  toute la palette de son personnage, très secret, inconstant, avec ce rien d’espièglerie qui lui reste de  l’enfance.

[Critique dvd] Le bel âge

Qui refuse encore d’être femme, prisonnière du clair-obscur imposé par la demeure du grand-père, et qui s’éveille à la vie dans un désordre amoureux, joyeux et maladroit. Un peu à l’image de ce film qui pour un premier essai est une jolie promesse, un encouragement supplémentaire pour les réalisations à venir.

Le bonus

« Histoire naturelle » de Laurent Perreau

Un court métrage agréablement troussé autour de la rencontre entre un gardien d’un parc animalier et une artiste. Après sa belle prestation dans « A la recherche du temps perdu», Micha Lascot confirme dans ce petit rôle qu’il faudrait peut-être lui en confier de plus grands.


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