Je connais Pascal Laurent depuis 20 ans. A l'époque, tous deux journalistes, nous nous rencontrions dans les halls des grands hôtels, en attendant d'interviewer les écrivains de passage à Bruxelles. Aujourd'hui Pascal travaille chez Filigranes, une librairie dont je vous parle et vous parlerai souvent. Parce qu'à mon avis, c'est la meilleure de Bruxelles, parce que j'y suis presque tous les jours, vu qu'elle est à deux pas de la rédaction du magazine pour lequel je travaille, et parce que j'y ai noué des liens amicaux.
Quand Pascal m'a proposé de collaborer à mon blog, j'ai été super enthousiaste. Je vous présente donc le premier billet de Mon ami le libraire.
Tres chère Anne,
Ces quelques mots car lors de ton dernier passage à la librairie, j'ai oublié de partager avec toi, une belle decouverte en cette rentrée litteraire: Ce qu on peut lire dans l'air de Dinaw Mengestu paru chez Albin Michel.
Avec grâce et élégance, cet auteur d'origine éhiopienne nous offre un roman d'une beaute infinie sur la fragilité et les mensonges que l'on s'invente pour supporter le poids du quotidien... Ecrire pour Dinaw Mengestu, c'est regarder le réalité et ensuite la traduire à travers son imaginaire, sa poésie....Poésie dès le titre Ce qu'on peut lire dans l'air car nous existons plus longtemps que nous ne le pensons; notre présence se prolonge au point de laisser des traces de notre passage partout ou nous allons...
Chemin de l'exil par exemple du Soudan à Nasville ou chemin de la chute que cela soit celle des feuilles à l'automne ou de ceux qui montent trop vite les échelons, celle aussi, en toute subtilité, des twin towers, avec pour écho, la question intemporelle, universelle: pourquoi on part, comment on part?
Pour répondre, cet auteur déjà considéré par le New Yorker comme l'un des 20 meilleurs écrivains américains de moins de 40 ans nous donne matière a réflexion quelle que soit la réalité... Et cette matière est devenue un livre à ne pas rater.
Signé: Ton ami le libraire