Écrit par La Nouvelle Expression
Mardi, 13 Septembre 2011 11:53
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Obsolescence de l'outil de production
Étant entendu que ce sont les produits raffinés sortis de l'usine Sonara qui alimentent ensuite les véhicules, les ménages et les industries camerounaises. Il est peu probable que cette situation change prochainement, au regard des tendances de la production nationale quantitative ou qualitative. Selon le gouvernement, le vieillissement des champs et le renchérissement des coûts affectent la production de pétrole brut qui a été de 26,7 millions de barils en 2009, en baisse de 13% par rapport à 2008. Cette baisse résulte des effets conjugués de la déplétion naturelle des champs, de l'obsolescence de l'outil de production, du report de plusieurs projets de développement et de la baisse des investissements dans l'amont pétrolier en raison de la crise financière internationale. En 2010, la production se situerait à 23,2 millions de barils. Quant aux réserves, elles passent de 200,4 millions de barils en 2008 à 212,8 en 2009 du fait de l'intensification des programmes d'exploration. Autant dire que pour l'heure, il est inconsidéré de supposer que la production intérieure pourrait permettre de couvrir de quelque manière que ce soit la demande nationale.
Un seul choix, dès lors selon le Fmi : l'arrimage des prix de vente à la pompe aux fluctuation des cours mondiaux, question de soulager la trésorerie de l'Etat pour lui permettre d'affecter à d'autres urgences sociales les centaines de milliards consacrés aux subventions de carburant. Cette année par exemple, alors que le gouvernement avait budgétisé 132 milliards pour les subventions du carburant, les hausses des cours du pétrole pourraient faire monter ces subventions, rien que pour l'année 2011, à 240 milliards... Un comble lorsqu'on sait que finalement, cette mesure ne profite pas véritablement aux couches défavorisées, selon les estimations effectuées par les experts. Le gap à combler dans la subvention représente un tiers des dépenses salariales annuelles de l'Etat et la moitié des dépenses d'investissements public réalisées sur fonds propres de l'Etat.
Approche provisoire
D'un autre coté le gouvernement est bien embarrassé. Car la Sonara, entreprise publique, étant le principal fournisseur du marché local en produits raffinés, il est difficile de faire jouer la concurrence sur les prix à la pompe, comme on le voit dans la plupart des pays pratiquant l'économie libérale. De fait contenir les prix à la pompe par des décisions politiques a un coût qui commence à être très élevé. Au niveau du gouvernement, l'approche provisoire consiste, non pas à supprimer la subvention comme le demande le Fmi, mais à procéder à une relecture da la structure des prix pratiqués par la Sonara. Il s'agit in fine de revoir le mode de calcul de la subvention, pour la réduire sensiblement. Le système de calcul actuel remonterait à 2007. D'une manière globale, ces experts estiment que les produits pétroliers restent également chers parce que la Sonara est peu compétitive par rapport aux autres raffineries des pays, du fait de la modicité des installations
Une évaluation menée depuis 2007 par les services du Fmi a démontré que plus de 70% des subventions des produits pétroliers bénéficient à à peine 40% des ménages les plus nantis. Cette même étude du Fonds a également prouvé que les 20% des ménages les plus pauvres bénéficient d'à peine 1% des effets de la baisse du prix du carburant. Et même dans le cas des subventions de kérosène (pétrole lampant), qui sont typiquement supposés être pro-pauvres, ces 20% de ménages les plus pauvres ne profitent que de 13% de la subvention, sachant par ailleurs que la consommation du kérosène est de loin insignifiante, comparée à la consommation d'essence et de diesel. Ainsi, suppose le fonds monétaire, la suppression ces subventions au produits pétrolier libérerait une marge de manœuvre de près de 200 milliards de Fcfa, voire plus, qui pourrait être affectés à des mesures plus concrètes de lutte contre la pauvreté, y compris à la résorption des effets d'un hausse des prix des produits pétroliers sur la vie des ménages.
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