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"Kafka sur le rivage" - Haruki Murakami

Publié le 13 septembre 2011 par Paulo Lobo
Le roman de Haruki Murakami "Kafka sur le rivage" m'a laissé perplexe. Je ne peux pas dire qu'il m'a déplu, mais j'admets que je suis un tantinet déçu. Je l'ai lu d'une traite, comme s'il s'agissait d'un thriller, les phrases et les pages sont extrêmement légères à éfeuiller, la narration, même quand il s'agit de situations anodines, est constamment maintenue en haleine.
Murakami est un maître de l'écriture, c'est sûr. Mais là où je ne suis plus vraiment avec lui, c'est dans l'accumulation de rebondissements plus ou moins surnaturels, ésotériques, qui s'étalent sur les 100 dernières pages. Alors que pendant la plus grande partie du livre, j'avais été séduit par la poésie et la bizarrerie distillées dans le récit avec un grand sens de l'épure, soudain c'est l'explosion, un geyser d'événements fantastiques, une frénésie de mondes parallèles, de couloirs dans le temps, de fantômes et d'ectoplasmes que l'on massacre dans la joie et la bonne humeur. J'ai eu l'impression de me retrouver dans une sorte de blockbuster à la hollywoodienne genre "Inception", avec des ficelles énormes et un message finalement simpliste. Après ce dénouement grandiloquent et labyrinthique, je me suis demandé: tout ça pour ça? Le garçon de 15 ans a grandi, il a affronté ses démons intérieurs et il peut reprendre sa place dans la société?
Ce que j'ai aimé dans la première partie du livre, c'était justement la description de sa perdition, de sa volonté de se mettre en marge du monde, son exploration des lieux, des espaces, ses rencontres et conversations avec d'autres personnages. Tant que le mystère planait sur les choses, ça allait. Et puis, en parallèle de son parcours, il y avait l'histoire de Nakata, un "idiot" dostoievskien plein de bon sens, un personnage charmant et attachant, qui possède d'étranges pouvoirs, comme celui de parler aux chats, et qui se retrouve mêlé à un meurtre effroyable.
J'ai bien aimé ces deux figures à la dérive et la description de leurs errances apparemment sans but.
Murakami les accompagne avec un mélange de mélancolie et d'excentricité, de suspense et d'onirisme. Parfois, on pense aux films de Kitano, parfois à l'univers d'Arto Paasillina.
Dommage que tout se désarticule sur la fin.

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