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Journal désespéré d'un écrivain raté, Mary Dollinger

Publié le 24 février 2008 par Antigone

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L'histoire : Mary est heureuse, elle a enfin trouvé un éditeur, et elle est prête à tout pour se faire publier, même à signer un contrat participatif... S'intercalent avec son récit, des entretiens imaginaires entre éditeurs pressés et auteurs familiers venant d'un autre siècle.

"Difficile, la condition d'écrivain classique. De nos jours, ni Balzac, ni Stendhal, ni George Sand ne trouveraient forcément grâce aux yeux des éditeurs. Pas plus que tout autre écrivain contemporain..." (extrait de la quatrième de couverture)

Mon avis : Il faut tout d'abord souligner le charme évident de cette petite collection nommée "en attendant le bus" ("Parce que, même si le prochain bus apparaît à l'horizon, il est essentiel et agréable à la fois de pouvoir lire des récits à l'écriture irréprochable."), conçue dans l'esprit des "romans qui se tiennent dans le creux de la main" de Yasunari Kawabata. J'ai apprécié les passages où l'auteur (?) nous dépeint ses démélés avec des éditeurs de seconde zone peu scrupuleux. Par contre, j'ai eu plus de mal avec ces entretiens imaginaires entre auteurs classiques et éditeurs contemporains, auxquels je n'ai pas réussi à adhérer. Peut-être ai-je du mal à désacraliser Flaubert, Hugo, Maupassant, Musset, Proust et les autres ? C'est possible. A lire, donc, en attendant son bus...

Extrait : "L'éditeur croule sous les manuscrits. Par terre, sur les chaises, en haut des placards, sur le rebord des fenêtres, et bien entendu, sur le bureau où il a du mal à s'imposer. Il étouffe, sa respiration est saccadée, il voudrait ouvrir la fenêtre mais cela reste littéralement impossible. Il fouille dans son tiroir, trop petit pour accueillir cette invasion culturelle, cherche un tampon, saisit la première enveloppe à sa portée, et imprime rageusement "retour à l'envoyeur". Il expédie une dizaine de la sorte et appelle sa secrétaire pour qu'elle les emporte, qu'elle les dégage qu'il puisse enfin disposer de quelques centimètres carré de liberté et d'un minimum d'oxygène.

Elle ne les prend pas tous. C'est lourd un manuscrit refusé. Lourd de déceptions et de reproches. Lourd de désespoir. Lourd de peines.

Elle regarde distraitement l'adresse de celui qui se trouve en haut de la pile et lit :

Honoré de Balzac,
1, rue Cassini,
75014 Paris.

Et c'est ainsi, chers lecteurs, que, de nos jours, va le monde de l'édition..."

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  Note de lecture : 2/5

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Ce livre voyageur a été prêté gentiment par Bellesahi ! Il a fait une halte chez moi, il continue son voyage...


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