Domaine des Comtes Lafon, quelques vins du Domaine...

Par Daniel Sériot

 

1- Macon-Chardonnay  Village « Clos de la Crochette », Domaine des héritiers Lafon 2005

   Au nez, se joue une portée aromatique assez saisissante de parfum de violette sur les lignes de laquelle se placent les notes classiques du chardonnay, que sont l’amande et les fragrances lactées de pâtisserie, aux altérations minérales de la craie.

La bouche découvre la fraîcheur florale des roses et de la violette, les gouailleuses confiseries des pâtes de noix de coco à la réglisse, aux saveurs sucrées de lraise et à l’acidulé plaisant de la crème. Des amertumes agréables en finale permettent de prolonger la doucereuse partition d’un vin pur et d’excellente facture.

2- Meursault Village 2002

   Davantage de fruits pour le nez de ce Meursault (fraise, pomme, comme la royale gala très sucrée) qui nous accueille, aussi, les bras chargés de fleurs : lilas, muguet, violette, et de fleurs de pommier. La distinction aromatique du toast beurré du chardonnay signe une très discrète présence.

   En revanche, ces touches lactées sont très nettes et très précises en bouche ; elles rappellent le lait frais, et la mousse de lait, apportent légèreté, fraîcheur, et le plaisir gustatif d’une expression pure, pleine de finesse, en exergue d’une concentration minérale qui, en contraposée d’une bienveillante acidité, en définit rigueur et tension.

3- Meursault Village Clos de la Barre Monopole 2000

   Découverte d’un Meursault au raffinement élégant que confèrent précision et austérité d’un empyreumatique sobre et d’un boisé accort : cèdre, sève de pin (léger bonbon des Vosges), fumée et notes de brioche grillée.

   La bouche, en réaction contre ce puritanisme annoncé, –réaction certes à tout prendre modérée, car subsistent des notes de tabac et de feuilles séchées et brûlées –, s’accorde les faveurs de la noisette, d’un beurré frais et d’une sapide crème fraîche liquide, dont l’acidulé donne l’impression dans la finale de goûts citronnés.

   Le vin définit à lui seul l’oxymore de la rigueur des plaisirs, par le raffinement et  la subtilité qu’il dessert.


 

4- Meursault 1er cru Charmes 2001

   Chauds, les marrons chauds ! et autres odeurs captivantes des grilloirs des vendeurs de noisettes caramélisées, de caramels au beurre salé, profusion d’odeurs alléchantes de pain d’épices, et de paniers de fruits secs.

   L’éventail olfactif trouve en bouche la juste réplique de ces effluves forains, mais avec grande discrétion : saveurs lactées, épices douces, comme la muscade ou la fleur de Macis, la sève ou odeur de sapin, et la créosote des fours chauds. Le vin offre fraîcheur, - peu d’acidité -, et douceur. Les règles de la bienséance pour offrir tout en retenue et sagesse la pétulance festive d’un grand vin, qui ne cède en rien aux mollesses des chardonnays trop denses !

 

 

5- Monthélie Les Duresses 1er cru 2004

   Jolies teintes de réglisse et de toast grillé beurré, sur fond de fruits acidulés (cranberry / airelle / merise) avec quelques impressions de poivron rouge, mûr. En ressort une bouche qui donne à croquer le fruit rouge savoureux, en particulier la fraise, dont l’acidité se combine avec le goût du bâton de réglisse. Peu d’extraction dans ce vin, qui bénéficie dès lors d’une grande finesse et d’une grande souplesse.

 

6- Volnay 1er cru Santenots du Milieu 1999

   La minéralité du Volnay se décèle, au nez, par les flaveurs de graphite, mais plus particulièrement d’encre noire et de buvard. Un parfum très animal de fourrure... que la bouche entreprend de sérier parmi toute une fresque de tableaux de chasse, aux vapeurs terriennes... lièvre, sous-bois, humus... et feuilles de tabac. Plus de densité dans ce Volnay que dans le Monthélie, sans doute plus d’extraction aussi, mais s’apprécie la délicatesse d’une tessiture aromatique noble, une matière complète et précise qui s’étire dans une belle longueur, et au final, la quintessence des parfums orientaux riches et triomphants...