Yaoundé : La rentrée fait grand bruit

Écrit par Mutations   

Mercredi, 14 Septembre 2011 15:34

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Les supermarchés mettent à contribution haut-parleurs, Dj, porte-voix, pour écouler leurs produits en cette période de reprise de classes. Au marché mokolo à Yaoundé, les bruits des klaxons des automobilistes se sont ajoutés à ceux des haut-parleurs. C'est que la plupart des librairies et autres supermarchés du «marché mokolo» ont installé des amplificateurs devant leurs enceintes. Lesquelles distillent des musiques tonitruantes à longueur de journée. Des messages publicitaires sont diffusés entre deux mélodies captivantes. Un vacarme publicitaire qui ne plaît pas à tout le monde. Simplice fait partie des mécontents. Debout derrière son comptoir, ce vendeur de disques regrette son emplacement. Il est 8h ce jeudi 8 septembre lorsque Simplice ouvre son commerce, non sans cacher son désarroi. «Ces derniers temps, mon activité tourne au ralenti», lance t-il. «Lorsqu'un client veut acquérir un Cd (compact disc) il exige de l'écouter avant l'achat pour s'assurer de sa bonne qualité. Mais avec ces gros baffles installés un peu partout au marché, il est difficile de satisfaire mes clients. Par conséquent ils se dirigent vers d'autres vendeurs installés sur des sites plus calmes», regrette Simplice. Jusqu'à une certaine heure, le vacarme est à peine tolérable ici notamment les mercredis, «jour de nettoyage» instaurée par la Communauté Urbaine de Yaoundé (Cuy). Mais à partir de 9 heures, le bruit est insupportable. Car la Cuy permet que les publicités via haut-parleurs ne soient diffusées qu'à partir de 9 heures. Nuisances En effet, de nombreux usagers se disent victimes de maladies diverses causées par le niveau trop élevé des musiques : «Parfois, quand je rentre chez moi, mon tympan bourdonne et j'ai l'impression que mes oreilles sont bouchées. Et je souffre de fréquents maux de tête». Explique une commerçante. Afin d'attirer l'attention des clients, les responsables des librairies optent pour des musiques bruyantes telles que le coupé décalé, le bikutsi ou encore le «pinguiss». Par exemple, à l'intérieur de la librairie «Sococam sarl» à Mokolo, deux techniciens communément appelés Dj (Disc jokey) officient dans une cabine. Leur travail consiste visiblement à distillé des sonorités attrayantes. L'un des responsables de la librairie Sococam sarl que le reporter de Mutations a pu rencontrer affiche son étonnement face aux accusations de nuisances sonores. «Nous faisons notre travail de marketing qui consiste à faire entrer le maximum de clients possible au magasin», se défend-il. «la majorité des personnes que vous voyez, ne sont là que parce qu'elles ont écouté nos annonces», lance-t-il fièrement en regardant la file de parents qui se pressent aux rayons de fournitures scolaires. «Si notre méthode porte préjudice à d'autres commerçants, on n'y peut rien», se désole t-il. Non loin de la librairie Sococam sarl, l'ambiance est plutôt pondérée, notamment au supermarché Niki. Contrairement aux années précédentes «Niki mokolo» n'a pas installé de haut-parleurs pour passe musique et annonces à caractère publicitaire. Pourtant, les clients y sont aussi nombreux que dans les librairies sus-cités. «Certaines personnes n'apprécient pas le bruit. C'est la raison pour laquelle nous avons changé de stratégie», nous confie l'un des responsables.
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