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Doucement sur les macarons, susurrai-je. C'est juste du sucre et du blanc d'oeuf. Pas de l'amour.

Publié le 16 septembre 2011 par Clarabel

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Vous fermez les yeux, vous écoutez les premières notes (qu'une bonne âme consentira à vous lire à haute voix) et aussitôt vous reconnaissez qu'il s'agit d'un roman de Malika Ferdjoukh. Une élégance caractéristique, une tournure ravissante, un exercice de style original, des inventions langagières dont il ne faudrait pas abuser non plus (sous peine d'indigestion), des personnages rares, beaux, authentiques et farfelus, un cadre qui vous coupe de votre réalité et vous fait basculer dans le rêve, ou l'éblouissement, c'est doux, réconfortant, chaleureux, même si c'est l'hiver et qu'il neige et que souvent l'héroïne grelotte et se pelotonne sous la couette en avalant du café au lait, je me trompe aussi à laisser croire que tout le monde est beau, tout le monde est gentil, c'est faux, c'est se leurrer mais ce serait laid de tout dévoiler. 
Car l'intrigue ressemble à un éventail de découvertes et de révélations que seul le temps permet d'apercevoir. Il ne faut pas se précipiter. Pour ma part, j'ai savouré chaque instant, chaque chapitre, j'ai voulu me familiariser avec les personnages, Willa en tête, une jeune fille brillante, qui jongle entre deux adresses, deux parents séparés mais qui s'aiment encore un peu. Willa est une fille saine, sympathique, normale. Sa meilleure amie est une gosse de riches, qui vit dans un palace. Son petit copain est beau à damner un saint. Elle mène la vie rêvée des anges, et pourtant ça cloche. L'amoureux devient fuyant, les ennuis pointent leur museau, Willa échappe à deux tentatives d'assassinat, dans la rue un individu la guette, mais que se passe-t-il ? 
C'est donc tout naturellement que ses petits pas la conduisent à l'impasse Praetorius, où est cachée la demeure des Fils-Alberne, une famille doublement placée sous le sceau de la tragédie. Willa a fait la connaissance d'Edern, le fils cadet, et de sa petite soeur, l'étonnante Marni, une amoureuse de musique, comme Willa (ça tombe bien !). Même s'il règne un lourd climat de tension à Fausse-Malice, impossible de ne pas succomber au charme désuet, ni de s'interroger sur le mystère qui entoure la famille... 
C'est une délicate broderie, sur fond de tapisserie couleur framboise, que nous avons là ! Un roman coquet, savoureux, et cousu à l'aiguille. C'est fin, drôle, absolument charmant. Parfois ça fait un peu peur et ça tient en haleine. C'est également piqué de petites références qui font dring-dring à votre oreille. Et c'est dans la directe continuité de Trouville Palace et des Quatre soeurs. A déguster jusqu'à la dernière goutte ! 

Chaque soir à 11 heures, par Malika Ferdjoukh (Flammarion, 2011)


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