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Autoentrepreneur et fonctionnaire : j'ai franchi le cap

Publié le 16 septembre 2011 par Etsinonrien
Autoentrepreneur et fonctionnaire : j'ai franchi le cap Je pensais même que cela allait être plus compliqué que cela, mais contrairement à mes attentes, toutes les portes se sont ouvertes devant moi. Depuis 15 jours, je suis officiellement fonctionnaire à mi-temps et autoentrepreneur le reste du temps. Et maman aussi, mais ça je l'étais déjà avant.
Depuis 15 jours, je me donne corps et âme à mes nouvelles fonctions. 
Au boulot, j'ai quitté mon poste de secrétaire pour devenir chargée de communication. Alors qu'avant, j'étais seule entre les 4 murs de mon bureau, je me retrouve en open space avec 3 autres collègues. Impossible de travailler, de se concentrer sur la rédaction d'une newsletter : ça téléphone, ça parle dans tous les sens, ça rigole tout seul devant son écran. On entre dans notre bureau comme dans un moulin : ce n'est plus un service comm', c'est le bureau des pleurs, un planning familial, une permanence syndicale voir un café-théâtre pour les quelques bout-en-train de service qui ont besoin de se donner en spectacle. Moi, je souris, j'écoute, je communique, on me paye pour ça. Intérieurement, je me liquéfie en considérant la pile de travail qui me reste à abattre et le petit mi-temps hebdomadaire qui m'est octroyé pour le faire. Je suis sollicitée de toute part, tout le monde veut mon avis sur tout : je cours de réunion en réunion, je remanie des textes, je corrige des coquilles. Je me dis qu'ils sont complètement fous de me faire confiance, j'ai perdu tout mon savoir-faire en la matière. Je ne sais pas faire un communiqué de presse. Je n'aime pas parler aux journalistes. Mais non, ils ont l'air content. Pour le moment, en tout cas.
Le reste du temps, je travaille pour moi. J'ai de la chance d'avoir un bureau en dehors de la maison : certes, il n'est pas encore meublé, certes il n'y a pas encore internet, mais c'est déjà un bon début. En attendant, je bosse à la maison. Enfin, j'essaye. Parce qu'il y a un peu de repassage à faire, sans oublier les courses, inscrire les enfants aux activités extra-scolaires, aller acheter des fournitures. Ne pas se laisser déconcentrer, il y a du pain sur la planche. Alors, j'avance, j'avance, je n'entends plus rien ni personne, je bosse le jour, la nuit.
Au milieu de tout cela, il y a les enfants. Et Jules aussi. Mais Jules, ce n'est pas pareil. Il est autant à fond que moi dans ce projet que nous espérons commun un jour. Les enfants, c'est différent. Je veux leur consacrer un maximum de temps, je ne les vois pas grandir, je m'en veux beaucoup. Pourtant, j'ai souvent une patience au ras des pâquerettes et une envie subite de les encastrer dans le mur quand ils s'engueulent et se tapent dessus. En général, c'est quand je suis au téléphone, comme ça j'ai bien la honte sur 5 générations. Ou parfois, j'ai des envies de prendre un billet d'avion, comme ça, sur un coup de tête, et de partir loin : ils sauront bien se débrouiller sans moi. Non? Bon. Non, au lieu de ça, comme j'ai quand même baissé mon salaire en prenant ce mi-temps (et que je n'ai pas encore émis une seule facture, mais ça va bien venir!!), j'ai viré la nounou au passage (mais dans les formes, hein) et je me coltine avec Jules les allers-retours à l'école le midi deux fois par semaine.
Mais je suis comblée, pleine d'énergie et de bonne fatigue le soir. Je dors comme un loir. Je suis heureuse de me lever le matin et de bosser à nouveau comme une malade. Le seul travers que je vois à tout cela, et dont je vais devoir me méfier, c'est mon exigence vis-à-vis de moi-même. Je veux être au top partout, être la nana qui assure. En même temps, je n'ai pas le choix : les enfants sont H24 avec nous, Jules bosse comme un dératé lui aussi, on compte grave sur moi au boulot... Même les copains du théâtre m'ont choisie comme "personne ressource" => quand on ne sait pas, on appelle Madame Sophie!!
Alors parfois, avec la fatigue, je me laisse gagner par l'ultra moderne solitude, mais j'efface du revers de la main. Et je continue d'avancer.

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