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Rouler de Christian Oster

Publié le 17 septembre 2011 par Noann

« Christian Oster signe l’un de ses romans les plus forts »

Telle est la déclaration que fait l’éditeur sur la quatrième page de couverture. Ouais. Dire que ce livre est fort me semble un peu fort.   « Rouler » est un livre auquel on peut prêter de nombreux qualificatifs. On peut le trouver incongru, étrange, amusant, divertissant, ou tout simplement chiant, disons ennuyeux. Mais peu de lecteurs éprouveront un sentiment de force. Au contraire…

rouler
Au contraire, car c’est l’histoire d’un type passablement dégouté de tout, racontée par lui-même. Jean, un quadra plutôt dépressif,  plaque tout un beau jour et prend sa voiture, direction : le midi. Il part à la recherche d’on ne sait quoi, il n’en sait rien lui-même…

Jean, donc, quitte sa petite vie rangée. La suite est assez rocambolesque. Il rencontre un certain nombre de personnes assez louches sur les bords, certaines au milieu ; un couple d’auto-stoppeur qui se baigne nu devant lui. Notre pauvre Jean n’a même plus une once de libido et hésite pendant 30 pages. Je me baigne, je me baigne pas ? Ensuite il rencontre un couple d’agriculteurs. Je reste, je reste pas ? Encore 30 pages. Puis un copain qu’il n’a plus vu depuis 40 ans, Fred Malebranche. Celui-ci possède une sorte de château où il héberge des hôtes. Il invite Jean. J’y vais, j’y vais pas ? Et ouf, cette fois, il y va, après moult revirements. Là on se dit qu’il va se passer quelque chose. Tout y est : des gens encore plus zarbis que les autres. Un couple étrange. Un vieil homme qui passe ses vacances dans cet endroit qu’il n’aime pourtant pas… La suite est encore plus loufoque… Ces gens se côtoient, et l’on suit, à travers la plume de ce narrateur hésitant, voire incohérent, des échanges facétieux ou insolites.

Cependant, si l’histoire semble passer au second ou troisième plan, le récit réserve quelques moments intéressants. Dans la détresse de Jean pointe parfois un ou l’autre trait amusant, mais pas carrément désopilant. Une sorte d’esprit décalé, dans un jeu de miroirs subtil, si subtil que le lecteur alpha, comme moi, risque de passer à coté de l’essentiel. Le texte s’attache beaucoup à des détails, alors qu’on aurait aimé une psychologie plus approfondie et aboutie des personnages qui, cachés dans leurs existences mièvres, finissent par lasser. Certes si le but est de nous donner à voir les tourments d’un maniaco-dépressif incurable, c’est parfaitement réussi et maitrisé… Mais on ne manquera pas de se poser la question capitale : qu’est-ce que l’auteur a voulu montrer ?

Je lis, je lis pas ? Ne tournons pas autour du pot, comme ce pauvre Jean. D’autres lectures plus intéressantes nous attendent, avec impatience…

Rouler de Christian Oster. Éditions de l’Olivier.

Date de parution : 18/08/2011   Isbn : 287929777X

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