Tiens, un second Hustvedt en peu de temps. Il faut dire que les retrouvailles ayant été mitigées, il est d'autant plus facile de les prolonger pour retrouver le coup de foudre initial.
Dans une ville américaine, loin de New York, Lily est serveuse au café du coin. Elle est belle. Elle rêve de ressembler à Marilyn. Elle déclenche des passions. Mais elle fait son petit bonhomme de chemin, curieuse, un peu tête en l'air, bohème.
Parmi les clients du bar, les frères Dick et Frank Bodler, dont le père aurait tué son épouse et qui vivent de la vente de vieilleries. Lily y découvrira des chaussures, une paire ancienne, blanche, qui une fois enfilée lui donne des ailes, puis la gène à telle point qu'elle veut s'en débarrasser.Marty est aussi un habitué, sans surprise dans ses commandes. Il bégaie mais excelle au théâtre. Hank, l'ex un peu collant et louche.Et le peintre de l'hôtel d'en face, Edouard Shapiro, qui couche avec Dolorès, que Lily observe chaque soir de sa fenêtre, anonyme... Jusqu'au strip tease.Une peinture qui la met mal à l'aise, un homme qui l'impressionne. Et qui peint son amie, la vieille Miss Mabel. Celle qui écrit ses mémoires et déplore la perte de son regretté époux. Qui lui donne des cours de théâtre, qui l'encourage.. La trompe, peut être ?
Lily, au milieu de cette ville plutôt banale, c'est un tourbillon. Par petites touches, elle ose. Elle fréquente la décharge des frères Bolder, Marty, Edouard. Elle semble perdre ses repères, plonger dans des histoires un peu malsaines.