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Une vie avec Oradour, le "drame" d'Oradour-sur-Glane raconté par un survivant

Par Bottines

Une vie avec Oradour

Le 10 Juin 1944 à Oradour-sur-Glane, Robert Hébras échappe à la mort. "Une vie avec Oradour" retrace son histoire, avec le récit minutieux de cette journée, filmé dans les ruines du village-martyr. Un drame ancré dans notre mémoire collective et qui reste le plus important massacre de civils en France sous occupation allemande. C’est aussi l’exemple d’une vie déterminée par le désir de témoigner inlassablement pour que l’Histoire ne se répète plus. Elle porte l’empreinte du souvenir et du désir de vivre, une empreinte qui transcende une vie.

Le récit que nous fait Robert Hébras de cette effroyable journée est précis. Ce survivant nous raconte en parcourant les ruines d'Oradour-sur-Glane le déroulement du massacre et son incroyable survie, presque heure par heure. En nous montrant très concrètement où se trouvaient les soldats, où ces derniers ont mis le feu, où se trouvaient les hommes, les femmes, les enfants, où lui-même s'est caché dans le but de se sauver, il nous permet mieux que jamais d'imaginer ce qu'a été ce drame horrible dans lequel il a perdu sa mère, deux de ses soeurs ainsi que tous ses biens.

Le documentaire "Une vie avec Oradour" porte bien son nom car on réalise à quel point la vie de Robert Hébras, qui se charge aujourd'hui de faire visiter Oradour-sur-Glane aux scolaires ou aux représentants de pays étrangers est marquée par ce drame.  En parler est un devoir pour lui, mais il tient à en parler sans traumatiser, surtout lorsqu'il s'adresse aux jeunes. C'est pour cette raison, explique-t-il après la diffusion du documentaire qu'il emploie le mot "drame" pour décrire Oradour et non "massacre ou tuerie". 

On ne peut rester insensible à un tel destin marqué par le malheur, le courage et un sentiment de responsabilité à l'égard des innocents qui ont perdu la vie. J'ai versé ma petite larme au moment où l'on voit de jeunes lycéens allemands visiter Oradour avec Robert Hébras : deux d'entre eux lui demandent de poser avec eux pour une photo et le tiennent amicalement par l'épaule. Cette image est extrêmement forte. A la question d'un des élèves allemands "As-tu pardonné à L'allemagne", Robert Hébras répond "Oui...[...] Vous n'avez pas à vous sentir responsable, vous n'êtes pas responsables."

Devant ce documentaire, on déplore la cruauté de ces hommes qu'on imagine alors être le fait d'une époque révolue. Or, je n'ai pu m'empêcher à chaque seconde de penser que ce qui nous hérisse les poils devant cet écran de cinéma se passe encore aujourd'hui, à d'autres endroits, sous d'autres "formes", et que la seule diffèrence avec ce massacre de la Seconde Guerre Mondiale est qu'aucun témoignage n'est encore parvenu à nos oreilles...S'indigner devant un drame révolu (mais qu'il est bien sûr très important de dénoncer encore aujourd'hui !) et ignorer ceux qui se déroulent de nos jours...Tragique ironie.

Allez voir Une vie avec Oradour ! Et petit conseil, si vous n'êtes (comme moi) pas très calés en histoire, n'hésitez pas à réviser un peu pour replacer le massacre d'Oradour-sur-Glane dans son contexte historique et ainsi avoir davantage de points de repère durant le documentaire.

Date de sortie cinéma : 21 septembre 2011
Réalisé par Patrick Séraudie
Avec Robert Hébras, Jean-Marcel Darthout, Hervé Herpe, plus
Durée : 01h24min Année de production : 2011

Site web du documentaire


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