A Alexandrie, ville défigurée, dévastée par un attentat contre une église copte, un jeune reporter libanais rencontre Florence, une belle Française qui, de retour du Liban où elle a séjourné trois mois, lui confie le manuscrit d’un roman retraçant la vie de son ancêtre, François de Chasteuil.
Tel est le point de départ du roman Kadicha d’Alexandre Najjar. A l’heure où les chrétiens d ‘Orient, persécutés ou pris dans la tourmente des révolutions arabes, se cherchent et s’interrogent sur leur devenir, l’auteur leur consacre ce roman qui nous raconte leurs racines, leur spiritualité et leurs récits.
L’ancêtre du manuscrit est un seigneur d’Aix-en-Provence qui abandonna un matin tous les honneurs et ses études d’astronomie pour devenir ermite solitaire dans un lieu hautement symbolique pour les chrétiens d ‘Orient : la vallée de la Qadicha, la « vallée sainte » célébrée par les voyageurs orientalistes et par Khalil Gibran.
Comment expliquer le geste de ce personnage ? Désespoir ou retour aux sources ? A travers le récit de Florence, on découvre l’itinéraire de cet ermite courageux et endurant qui suscita l’admiration de toute la population du Mont-Liban, mais aussi les histoires extraordinaires de saint Simon le Stylite, de saint Maron, fondateur de la communauté maronite, de sainte Marina, qui se déguisa en homme pour vivre dans un monastère, d’Assaad, un fou d’amour enchaîné dans la vallée pour guérir sa folie, et celle de cette imprimerie acheminée à dos de mulet par les moines jusqu’à Kozhaya pour y éditer des textes sacrés…
Kadicha d’Alexandre Najjar, Editions Plon, 320 pages, 19€.