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Il fallait s'y attendre. Naturellement, le comité d'organisation s'y était préparé. Mais la réalité est allée au-delà des prévisions. Normal. A quelques encablures du lancement officiel de la campagne électorale pour le scrutin du 9 octobre, les militants du Rdpc ne pouvaient laisser pareille occasion de montrer que le parti est prêt pour la « bataille finale ». Et surtout, qu'ils font bloc derrière leur Champion. Paul Biya a été quasiment plébiscité et sacré, là où certains attendaient un peu moins qu'un triomphe. Avec en prime, une adhésion quasi-euphorique à sa vision politique et aux perspectives qu'il trace pour le Cameroun, là où d'autres envisageaient un simple enthousiasme des militants. Explication : au cours de ce congrès et au détour de sa double prise de parole à l'ouverture et à la clôture des assises, Paul Biya est apparu
sous sa triple dimension d'homme de la situation, de candidat de choix et de président national au-dessus de certaines contingences propres à la vie d'un parti qui doit épouser les mutations de son environnement.
De l'homme Paul Biya, l'on a ainsi pu noter, sans trop de peine, qu'il reste le plus populaire au sein du parti. Le plus charismatique aussi. Il est celui qui, de l'avis du politologue Aboya Manasse Endong, « dispose de tous les leviers permettant de mobiliser l'ensemble de la chaîne du parti, aussi bien les hiérarques que toutes les composantes en dessous. » Et là, au regard de ce que nous avons suivi depuis plus de 34 mois et de l'engouement plus que jamais manifesté en faveur de sa candidature, l'on ne pouvait s'attendre à avoir en face quelqu'un qui puisse constituer un contrepoids relatif ». A cela se greffe un discours résolument ancré dans une ligne qui résiste à l'érosion du temps. Celle des choix originels de l'homme qui font de la rigueur et de la moralisation, de la prospérité et de la démocratie, le principal credo de son action politique. Des options réaffirmées avec force durant ces assises.
Derrière l'homme, s'est aussi dessiné le candidat Paul Biya. Au cours de ce congrès, il est apparu d'une grande lucidité, parfaitement conscient des responsabilités qui l'attendent à l'heure où il amorce lui-même les chantiers de la relève politique. Narcisse Mouelle Kombi, professeur d'université et par ailleurs observateur du parti de l'intérieur, voit en Paul Biya, un président-candidat à sa propre succession qui, « avec sa longue expérience de la magistrature suprême, a l'obsession de l'avenir du Cameroun et, pour cela, se présente à l'élection présidentielle parce qu'il a la pleine conscience de ce qu'il doit faire et de tout ce qu'il peut continuer de faire pour que le pays accède à un surcroît de modernité ». On cerne donc aisément la posture dans laquelle est rentré Paul Biya : celle de candidat résolu et déterminé à faire parler les actes. Question de sortir d'un champ discursif qu'il veut laisser à ses adversaires, qualifiés de « ténors de la péroraison creuse » et de « bonimenteurs du chaos ». On comprend aussi mieux la formule choisie, « passer des Grandes ambitions aux grandes réalisations », comme pour se situer dans la continuité d'une action politique lancée il y a sept ans et dont les retombées vont, à l'orée 2012, « transformer le Cameroun en un immense chantier ».
Il y a enfin le président national. Dont le propos a montré qu'il reste et demeure celui qui guide et oriente l'action du parti, imprime le rythme, impulse la dynamique des mutations et changements qui doivent le parcourir. Un président, visiblement à l'écoute, non seulement des récriminations formulées au sein même du parti, mais aussi de celles faites par ceux pour qui le Rdpc demeure la plus sérieuse des...alternatives. L'emphase mise au renouvellement et au rajeunissement de la classe dirigeante du parti, l'ouverture à plus de femmes, la prise en compte de la dynamique des mutations démographiques et des réalités sociologiques du pays à travers l'élargissement du Comité central et du Bureau politique, mais aussi « la valorisation de l'esprit d'initiative et de créativité, la reconnaissance du travail et du mérite, le nouvel état d'esprit, plus moderne, plus engagé et plus responsable », selon Paul Biya, semblent ainsi répondre à des critiques et attentes précises de la base militante. Une réponse qui place forcément le président national au-dessus des courants, divisions internes et autres ambitions personnelles qui ont jalonné le parcours du parti ces dernières années. C'est conscient des enjeux qui interpellent le Rdpc, que Paul Biya a su jouer son rôle de rassembleur. « Nous avons encore beaucoup de choses à faire ensemble » a-t-il lancé aux congressistes. Propos de fin qui résonnent comme un hymne à l'unité mais aussi à l'humilité des membres. Gages d'une convergence d'action dont le parti ne peut que tirer profit pour permettre à l'homme, au candidat et au président d'aller plus loin dans sa vision politique pour le Cameroun.
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