A propos d’Un tigre parmi les singes de Stefano Incerti 0.5 out of 5 stars
Toni Servillo
À Naples, Marino Pacileo (Toni Servillo) mène une existence sinistre et solitaire. Surnommé « Gorbaciof » à cause de la tache de vin qu’il a sur le front, c’est un comptable de prison véreux, mordu de jeu au point de piquer dans l’argent déposé par les familles des détenus pour assouvir sa passion. Tombé amoureux de la fille d’un restaurateur chinois, Marino se met à voler des sommes d’argent de plus en plus faramineuses pour couvrir ses dettes. Commence alors une longue descente aux Enfers…
Rarement depuis les films du duo Herzog et Kinski (et toutes proportions gardées), on aura vu un film autant écrit pour son acteur principal et tourné autour de sa figure. C’est pourtant l’impression que donne Un tigre parmi les singes (le titre en italien, Gorbaciof -- Il cassiere col vizio del gioco n’a rien à voir et signifie Gorbatchev : Le caissier avec le vice du jeu), brillamment interprété par Toni Servillo (Il Divo, Gomorra ou encore Les conséquences de l’amour).
Le problème, c’est qu’en laissant les clefs du film à son acteur principal, Un tigre parmi les singes ne parvient pas à dissimuler ses faiblesses flagrantes dont la première est l’absence totale de scénario.
Il y avait pourtant mieux à faire avec ce personnage de Marino, fascinant dans sa solitude et la manière dont il se piège tout seul avec ses magouilles. Un tigre parmi les singes laisse à un moment planer un doute, l’espoir jouissif que justement, c’est cette escalade d’imprudences et de bêtises que commet « Gorbaciof » qui vont être au coeur du film, constituer son enjeu. Mais cet espoir retombe rapidement. Le film part assez rapidement dans une romance à l’eau de rose aussi peu crédible qu’inintéressante.
Comme dans l’excellent Les conséquences de l’amour, Servillo incarne un personnage cerné, coincé par les imprudences qu’il a lui-même commises. Comme un « arroseur arrosé », celui qui a coupé la branche sur laquelle il s’était assis.
Mais la direction d’acteurs laisse trop de libertés à Servillo, se reposant presque entièrement sur la seule qualité de ses improvisations. Du coup, Servillo, pas dirigé, abuse de mimiques (dont celle du singe, menton en avant) et en fait trop. Stefano Incerti et Diego De Silva (scripte) ont totalement réécrit le scénario après avoir appris que « Gorbaciof » serait interprété par Servillo. Créant un personnage de comptable napolitain sur mesure pour Servillo. Dommage qu’ils n’aient pas davantage pensé l’histoire…
Film italien de Stefano Incerti avec Toni Servillo, Mi Yang (01 h 27).
www.youtube.com/watch?v=uGRjzTDK_C0
Scénario : 0.5 out of 5 stars
Mise en scène : 1 out of 5 stars
Acteurs : 2 out of 5 stars
Dialogues : 1 out of 5 stars