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Des émanations nauséabondes s'échappent de ce lieu, polluant l'environnement.
Il est 16h ce samedi 17 septembre 2011. André Tchouafan gare sa voiture dans le parking réservé aux clients de la boulangerie Kalafatas. Aussitôt sorti, il se précipite vers l'entrée de la boulangerie en se pinçant les narines. Martine Ngalle, accompagnée de sa fille, toutes deux venues se ravitailler en pain, fronce le visage en se dirigeant vers la boulangerie. Les odeurs nauséabondes qui s'échappent des bouches des égouts qu'on trouve ça et là du carrefour où se trouve le magasin, et plus particulièrement celle qu'on retrouve près de son parking, sont à l'origine des grimaces qu'affichent les personnes qui s'arrêtent en ces lieux.
Les vendeurs ambulants qui sont habituellement placés au niveau du parking ont installé leurs marchandises un peu plus loin, précisément devant un magasin voisin à la boulangerie. «L'odeur est insupportable. Ne pouvant pas respirer en restant entre les voitures, nous avons décidé de remonter ici», explique Simon Mbengue, un vendeur. Selon ce dernier, ces odeurs se font ressentir tous les jours aux environs de 15h. «On ne ressent rien lorsqu'on arrive le matin. C'est dans l'après-midi que les choses changent. Et c'est généralement après le passage des eaux», relate-t-il. Rendu à la boulangerie pour en savoir un peu plus, les responsables n'ont pas souhaité répondre aux questions du reporter. C'est sur un ton presqu'agressif que ses derniers nous ont éconduite. Cependant, Laurent Ndjie Ekani semble avoir trouvé l'origine de ces émanations nauséabondes qui empoisonnent l'air ambiant.
Déchets
Selon cet ingénieur en eau et assainissement, la cause probable de ces odeurs est «un mauvais fonctionnement du système d'assainissement de Kalafatas. Généralement, on dimensionne un ouvrage pour un certain nombre de personnes. Maintenant, le temps passant, le nombre d'usagers augmentent. Par conséquent : le système d'assainissement ne fonctionne plus comme prévu initialement. Ils (les responsables de la boulangerie, Ndlr) devraient en principe agrandir ces ouvrages s'ils ont encore d'espace. Il y a cependant des personnes qui possèdent des ouvrages de retenue. Dans la journée, on garde, et dans la soirée, on ouvre les vannes pour évacuer les déchets dans la Nature, surtout qu'il y a un cours d'eau qui passe sous le boulevard». Des explications qui vont dans le même sens que celles du chef des services techniques de la Communauté urbaine de Yaoundé (Cuy)
«Nous avons un système qu'on appelle assainissement individuel. Ça veut dire que chaque habitation doit avoir à son sein une fosse septique et un puisard. Mais il arrive que certaines personnes vident leur fosse septique sur la route ou sur les canalisations prévues pour évacuer les eaux de pluie», affirme Arnold Philippe Ndzana Ce dernier avoue qu'il n'était pas au courant des odeurs nauséabondes qui émanent du carrefour Kalafatas.
Toutefois, ce dernier ajoute qu'une équipe descendra prochainement sur les lieux, et des sanctions seront appliquées s'il est avéré que l'établissement indexé évacue ses déchets sur la route. Si certains vendeurs ont quitté le parking de la boulangerie Kalafatas ont installé leur commerce ailleurs, ce n'est pas le cas de Nicolas Ewandje. «Je préfère rester ici parce que de cette façon, je peux rapidement accoster le client», dit-il, laissant entendre qu'il préfère se faire de l'argent, même au mépris de sa santé.
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