Le premier Festival de cinéma de la ville de Québec démarrait en grandes pompes hier soir avec la présentation du très attendu Café de Flore, nouveau film de Jean-Marc Vallée.
J’avais hâte de renouer avec le cinéaste de C.R.A.Z.Y., que j’avais beaucoup aimé il y a 6 ans. Le projet était intriguant : deux histoires parallèles se déroulant à deux époques différentes, sur deux continents, avec pour personnage principal Kevin Parent dans son premier rôle au cinéma. Ah et j’oubliais presque Vanessa Paradis dans le lot. Ambitieux, Monsieur Vallée.
Malgré cela, je suis sorti de Café de Flore fort satisfait. Le film donne l’occasion à la merveilleuse distribution de faire étalage de son immense talent, notamment Hélène Florent qui incarne une Carole tordue et bouleversante. Madame Johnny Depp est aussi très intense. Je n’ai pu m’empêcher de me dire à un moment particulièrement touchant, « …et dire qu’elle nous a aussi donné ‘Joe le Taxi’ ». Évelyne Brochu, qu’on a vue et aimé dans « Aveux », est d’une sensualité et d’une félinité hallucinantes. Enfin, Kevin se tire très bien d’affaire (j’avoue que ça m’inquiétait un peu) dans un rôle pas évident où les émotions passent davantage par les expressions que par les mots.
Café de Flore demande davantage du spectateur que C.R.A.Z.Y.. L’intrigue se déploie très lentement, les flashbacks et -forwards sont nombreux et on traverse l’Atlantique aller-retour une bonne douzaine de fois. Les transitions sont toutefois très bien orchestrées et le tout est appuyé – encore une fois – d’une trame sonore à faire pleurer de joie les trippeux : Sigur Ros, The Cure, Pink Floyd, Nine Inch Nails, Matthew Herbert… et je ne nomme que ceux qui me viennent instantanément en tête. Définitivement, la musique joue un très grand rôle dans la démarche filmique de Jean-Marc Vallée. J’ai rarement vu une trame sonore prendre autant de place dans les scènes d’un film, comme si elle faisait partie du casting. Très intéressant comme approche.
Bref, il faut voir Café de Flore. C’est un film ambitieux mais simple, tragique mais beau. Vous aimerez.