J’ai préféré attendre quelques heures entre la fin de ma lecture et l’écriture de ce billet pour mieux maîtriser mon enthousiasme et retrouver un peu de sang-froid.Ce récit m’a coupé le souffle, presque autant que pour "Sukkvan Island" quand je ne savais pas encore que ce dernier deviendrait un livre culte.
Celui-ci vient de paraître en français et, sans être d’une originalité folle quant au thème de la séquestration, de la recherche du violeur et de la reconstruction de la personnalité de la victime, les vingt six chapitres se dévorent dans la plus pure tradition des meilleurs thrillers. Je pense à mes derniers coups de cœur policiers: «Robe de marié» de Pierre Lemaître ou «Le confident» de Hélène Grémillon ou encore de Kate Atkinson: «A quand les bonnes nouvelles?»
Séquestrée ! Espérance ! Entre ces deux mots, toute l’histoire d’Annie Sullivan, une jeune femme de 32 ans, agent immobilier sur l’île de Vancouver, au Canada qui mène une existence tranquille, plutôt heureuse, avec sa mère, son beau père, Luc, son amoureux et Christina, sa meilleure amie, tous dans la même petite ville où tout le monde se connaît. Sa vie bascule lorsqu’un homme l’enlève alors qu’elle lui fait visiter une maison à vendre. Elle vivra avec lui une année entière enfermée dans un chalet de montagne isolé et hermétiquement clos. Très vite elle se rend compte que, si elle n’apprend pas à connaître ses points faibles qui le rendent fou, elle risque le pire. Pas de scènes gore ici, l'horreur vient surtout des contraintes psychologiques qui la déstabilisent et la conduisent à frôler la compréhension et la pitié envers son kidnappeur. Une petite fille naît qui la rend heureuse un moment mais…non je ne peux pas en dire davantage si ce n’est que le pire viendra après sa libération.
La fin ne m’a pas déçue, loin de là, ce qui est rare pour moi quand je lis un policier ou un thriller.Tout est raconté par la victime elle-même au fur et à mesure des vingt six séances chez une psychanalyste. Je me suis attachée à ce personnage qui est très forte malgré la dépression dans laquelle elle tombe à sa sortie qui provoque en elle de terribles crises de panique, des cauchemars, des crises de paranoïa mais sa force de caractère, son amour pour son chien si fidèle, sa lucidité, son courage aussi et par-dessus tout son besoin de comprendre qui se cache derrière cette tragédie, toutes ces qualités feront qu’on s’identifie facilement à elle et qu’on vibre à tous les progrès de l’enquête qui s’oriente très vite vers son entourage. Comme elle, on finit par soupçonner tout le monde! C’est un premier roman traduit dans vingt pays, best-seller aux Etats-Unis et en Allemagne qui est sorti à France-Loisirs sous le titre «La cabane de l’enfer». Le titre original est «Still Missing».Séquestrée de Chevy Stevens, suspense, thriller, (L’Archipel, septembre 2011, 335 pages) Traduit de l’américain par Sebastian Danchin. Titre original : «Still Missing»Challenge Thriller de Cynthia,Coup de cœur pour Liliba aussi