Cette semaine au tailgate, Bears et Packers prennent le plancher. En plus, on jase fakage et on complète nos prédictions entreprises la semaine passée.
-La plus belle rivalité du football-
Dimanche, Bears et Packers s’affronteront pour la 183e fois dans ce qui est une des plus intenses rivalités du football. Évidemment, plusieurs affrontements mémorables ont marqué cette grande rivalité, que l’on pense uniquement au championnat de la NFC l’an dernier. Si l’ère Brett Favre a été favorable aux Packers, le # 4 réservant certaines de ses meilleures performances à ses rivaux de division, Chicago mène la série 92-84-6. En ordre chronologique, voici 5 matchs phares de cette grande confrontation.
Le premier duel en séries : C’est difficile à imaginer, mais le championnat de la NFC de 2010 n’était que le second duel de ces grands rivaux en éliminatoires. La première rencontre remonte en 1941, un match disputé sous forte tension. D’abord parce qu’il survenait seulement 7 jours après l’attaque japonaise sur Pearl Harbor, mais aussi en raison de l’animosité entre les 2 rivaux qui s’étaient déjà affrontés dans le calendrier régulier. A l’aube du duel de saison régulière, les Bears de Georges Halas avaient gagné leurs 5 premières rencontres par un stupéfiant cumulatif de 157 points. Sauf qu’à cette occasion ce sont les Packers qui l’emportèrent, infligeant aux oursons leur seule défaite de la saison. Des accusations de tricherie et de défensive illégale fusèrent en provenance de Chicago et les « Monsters of the Midway » salivaient à l’idée de se venger en séries. Ce qu’ils firent avec brio, pulvérisant le Pack 33-14 en route vers le championnat de la NFL. Les amateurs de vieilles photos peuvent se régaler un peu avec quelques prises de cette rencontre ici.
Lombardi innove encore : Une partie de la rivalité incombe aussi aux nombreuses légendes qui l’ont marqué, sujet sur lequel nous reviendrons un peu plus loin. Une de celles-ci est le vénérable coach des Packers, Vince Lombardi. En ouverture de saison, le 13 septembre 1964, son équipe opposa une forte résistance à des Bears hautement favoris. Puis, sur le dernier jeu de la demie, Lombardi surprit tout le monde, invoquant la règle peu connue du fair catch kick. Ainsi, son botteur pu tenter un placement directement de la ligne du fair catch, sans remise et avec les adversaires reculés à 10 verges plutôt que les 7 habituelles. Green Bay ajouta ainsi 3 points à son total, en route vers un gain de 23-12. Ce n’était pas la première fois que ce jeu rare fut utilisé, mais c’est cette rencontre qui l’a immortalisé. Chicago obtint sa revanche quelques années plus tard, utilisant le même procédé sur le dernier jeu du match pour vaincre la troupe de Lombardi.
Tassez-vous, le Refrigerator arrive : Comme si les affrontements entre ces 2 rivaux n’étaient pas déjà suffisamment physiques, coach Mike Ditka y insufflant une forte dose de gras trans en la personne de William « the Refrigerator » Perry. Faisant osciller la balance à un rondouillet 350 livres réparti pas très proportionnellement sur une charpente de 6’2’’ Perry faisait figure de monstre dans la NFL des années 80. Déjà épeurant comme Nose Tackle sur la D-Line, les Bears décidèrent d’utiliser leur gros frigidaire à la porte des buts en attaque également. En plein Monday Night Football, ce furent les Packers qui eurent droit à cette variante les premiers. Perry servit d’abord de fullback format géant à Walter Payton à 2 reprises avant de traverser lui-même la zone de buts en portant la roche (allez à 32 secondes sur ce troublant vidéo!), devenant ainsi le plus gros joueur à inscrire un majeur. Spécimen physique, la transition du Fridge vers la boxe dans son après-carrière n’a toutefois pas été un grand succès….
Les coups salauds pleuvent : On s’en passerait, mais c’est presque inévitable que dans une rivalité d’une telle ampleur, certains coups de cochon sont donnés. Dès 1924, Frank Hanny des Bears et Walter Voss du Pack furent les premiers joueurs expulsés d’un match de l’histoire de la NFL. C’est toutefois en 1985 et 1986 que la situation dégénéra le plus. En guise d’apéro, Ken Stills attaqua sauvagement Matt Suhey des Bears longtemps après le sifflet lors de cette partie en 85. La situation dégénéra fortement un an plus tard alors que Charles Martin fractura l’épaule du QB du Chicago Jim McMahon sur un coup vicieux plus digne d’un autre McMahon, (Vince, patron de la WWE) que de la NFL. Puissance du football à cette époque et rêvant d’un 2e Super Bowl consécutif, la blessure à leur QB fit mal aux oursons qui se firent rapidement exclure des séries. Lors de la rencontre, Martin portait une serviette où les numéros des vedettes offensives de Chicago était inscrit, un genre de « hit list » de joueurs à blesser. Il fut suspendu pour 2 matchs, la sanction la plus sévère infligée par le circuit à l’époque.
« The instant replay game » : En 1989, la reprise vidéo en était à ses premiers balbutiements dans la NFL. Véritable révolution en devenir, l’assistance technologie comptait toutefois de nombreux ennemis. Après le match du 5 novembre 1989, vous pouvez ajouter le nom de Mike Ditka à cette liste. En avance 13-7 tard au 4e quart, Chicago vit le QB des Packers Dan Majkowski rejoindre Shannon Sharpe dans la zone de buts pour le touché victorieux. Seul problème, un arbitre signale que le QB fromagé a dépassé la ligne d’engagement, annulant ainsi le majeur de Green Bay et donnant la victoire aux Bears. Sauf que la reprise démontra clairement que Majkowski n’avait rien fait de tel et après une longue délibération, l’officiel accorda le touché (et la victoire) aux Packers. Même s’il est demeuré stoïque sur les lignes de côtés, coach Ditka était tellement frustré de la situation qu’il a ordonné de mettre un astérisque au pointage de ce match dans tout le matériel promotionnel de son équipe.
Deux grands bâtisseurs
Vince Lombardi, Mike Ditka, Bartt Starr, Walter Payton, Brett Favre, les géants du football ne manquent pas chez ces 2 concessions glorieuses. Les Bears sont d’ailleurs l’équipe comptant le plus de représentants intronisés au temple de la renommée. Attardons-nous toutefois sur 2 grands bâtisseurs qui ont fait des Bears et des Packers ce qu’ils sont aujourd’hui.
George S. Halas : Né en 1895 à Chicago, il compléta son université après avoir servi sous les drapeaux lors de la première grande guerre. Halas y alla même d’une brève et infructueuse apparition chez les Yankees au base-ball. Malgré une promesse à sa mère de se détourner du sport pour embrasser une « vraie » carrière, Halas se retrouva à Decatur, Illinois, en tant qu’administrateur des Staleys de l’endroit. A l’époque où plusieurs lignes se formaient pour se dissoudre aussi vite, le jeune manager choisit le bon wagon, se rendant à Canton, Ohio pour se joindre à la nouvelle NFL.
Après un an à Decatur, l’équipe fut relocalisée à Chicago et ainsi commença un long partenariat avec les Cubs et le Wrigley Field. D’ailleurs, le nom Bears est un peu un hommage aux Cubs et à leur propriétaire. Joueur, entraîneur et propriétaire, Halas porta tous les chapeaux en même temps dans sa nouvelle organisation. Son meilleur coup dans ces années difficiles fut l’embauche de Red Grange dont la venue assura une crédibilité à la NFL. Halas mit un terme à sa carrière de joueur en 1930, mais ne pu jamais s’éloigner très loin du terrain. Il fut l’entraîneur des oursons pour 40 de ses 48 premières saisons et directeur gérant de l’équipe jusqu’en 1975. Son équipe gagna 8 championnats de la NFL sous sa férule, mais aucun Super Bowl.
Homme pieux et attaché aux valeurs familiales, Halas ne projetait pas cette image sur les lignes de côtés. Nombreux sont ceux qui diront que les plus sales insultes jamais prononcées sur un terrain de football sortaient de sa bouche. Il expliquera d’ailleurs son retrait comme entraîneur en disant n’être plus capable de courir assez vite pour rejoindre les arbitres et leur sacrer après!
Innovateur, lui et Curly Lambeau (voir plus bas) furent les premiers entraîneurs à tenir des pratiques quotidiennes et à étudier les vidéos de leurs adversaires pour en déceler les faiblesses. Il a aussi fait sa marque comme dirigeant. Il fut parmi les pionniers dans la négociation des contrats de télévision et a implanté la philosophie du partage des revenus, deux pièces maîtresses du succès de la NFL d’aujourd’hui. Dans les années 50, son support à la concession des Packers (ses ennemis jurés sur le terrain) alors chancelante, fut crucial et a mené à la construction du Lambeau Field.
Après un bref rôle plus effacé à la fin des années 70, il est revenu à l’avant-scène dans les opérations des Bears suite au décès de son fils. Sa décision d’engager son ancien joueur Mike Ditka comme entraîneur-chef en 1981 a permis aux Bears de remporter le seul Super Bowl de l’organisation. Malheureusement, décédé 2 ans plus tôt, celui qu’on surnomme Papa Bear n’a pas assisté à ce grand moment. Aujourd’hui, le trophée remis aux champions de la NFC porte son nom.
Earl « Curly » Lambeau : Né 3 ans après Halas en 1898, il excella comme joueur avec l’université Notre Dame avant de rentrer dans ses terres travailler à la Indian Packing Company de Green Bay. Il convainquit son employeur de participer financièrement à la création d’une franchise de football et en 1919, les Packers voyaient le jour. Après quelques saisons, ils joignirent les rangs de ce qui allait devenir la NFL.
Tout comme Halas, Lambeau joua plusieurs rôles au sein de l’équipe. Dans les années 20, il était joueur et entraîneur. Fervent adepte de la passe à une époque où la course était largement favorisée, tant dans les mentalités que dans les règlements, Lambeau a lui-même décoché la première passe de touché de l’équipe. Il en compléta 24 en carrière, une énormité pour l’époque. Botteur occasionnel, il réussit aussi le premier placement de l’histoire de son équipe.
C’est toutefois comme entraîneur qu’il connu le plus de succès. Dès sa première saison à temps plein derrière le banc en 1929, il mena les siens au championnat de la NFL. Il gagnera de nouveau en 1930 et 1931, puis 3 autres fois par la suite. En 31 saisons derrière le banc vert et jaune, il cumula 212 gains, un total que seul George Halas surpassa. Outre l’utilisation de la vidéo et les pratiques quotidiennes, les apports de Lambeau au football furent dans l’élaboration de stratégies aériennes et dans l’encadrement de ses joueurs. Ainsi, les Packers furent les premiers à utiliser l’avion pour les voyages sur la route et les premiers à posséder leur complexe d’entraînement.
Lambeau n’a jamais joué dans le stade qui porte son nom. En 1950, une chicane avec les autres propriétaires l’a sorti de Green Bay et ce n’est qu’en 1957 que ce qui s’appelait alors le « City Stadium » a ouvert ses portes. Ce n’est qu’à son décès, en 1965 que le stade fut renommé en son honneur. Depuis 2003, une gigantesque statue hommage orne le devant du stade.
-C’est seulement de la triche si vous vous faites prendre!-
La planète NFL est outrée de la récente tactique défensive des Giants qui ont feint une blessure pour ralentir l’offensive sans caucus des Rams lundi soir dernier. Pourtant, comme le montre cette série de vidéos d’abord vue dans la chronique « ailleurs sur le web » de la Presse, l’idée n’est pas nouvelle et foisonne même dans les rangs collégiaux, surtout contre la Blur Offense de l’université de l’Oregon. Quant aux G-Men, que dire si ce n’est qu’ils n’en sont pas à une première offense….
La NFL prévoit dorénavant sévir contre les coupables de tel manque d’esprit sportif et c’est tant mieux. On ne voudrait pas voir notre sport préféré descendre au niveau du soccer ou même à celui des plus idiots représentants de notre sport national!
-Prédictions suite et fin-
La semaine passée, c’était les receveurs de passes et le tight ends. Cette semaine, c’est au tour des quarts-arrières et des porteurs de ballon d’être sous la loupe de J-R et Nick T. afin de déterminer qui aura la meilleure campagne.
Quarts-arrières :
Catégorie vedettes sur la sellette :
Tony Romo (Dal) vs Jay Cutler (Chi)
J-R : Romo
Nick T : Romo
Catégorie bonne chance les recrues
Cam Newton (Car) vs Andy Dalton (Cin)
J-R : Dalton
Nick T : Newton
Catégorie êtes-vous capable de gravir la dernière marche vers le succès ?
Joe Flacco (Balt) vs Mark Sanchez (NYJ)
J-R : Sanchez
Nick T : Sanchez
Catégorie rejets
Tavaris Jackson (Sea) vs Rex Grossman (Wash)
J-R : Grossman
Nick T : Je me dois d'y aller avec le Canon du Sexe.
Porteurs de ballon :
Catégorie recrues qui essaient de faire leur place
Mark Ingram (NO) vs Daniel Thomas (Mia)
J-R : Thomas
Nick T : Ingram
Catégorie one-year wonder??
Peyton Hillis (Cle) vs LaGarette Blount (TB)
J-R : Blount
Nick T : Hillis
Catégorie amitié sacrifiée par une rivalité
Rashard Mendenhall (Pitt) vs Ray Rice (Balt)
J-R : Mendenhall
Nick T : Rice
Catégorie super-vedettes prises dans des équipes poches
Chris Johnson (Tenn) vs Adrian Peterson (Min)
J-R : Peterson
Nick T : Johnson
Sur ce, bon dimanche de football à tous!