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Retour au Duc des Lombards pour le trio de Jean-Philippe Viret

Publié le 25 septembre 2011 par Assurbanipal

Trio de Jean-Philippe Viret

Paris. Le Duc des Lombards. Vendredi 23 septembre 2011. 22h.

Edouard Ferlet+ Jean Philippe Viret

La photographie de Jean-Philippe Viret et Edouard Ferlet est l'oeuvre de l'Elégant  Juan Carlos HERNANDEZ.

Jean-Philippe Viret: contrebasse, compositions, direction

Edouard Ferlet: piano, compositions

Fabrice Moreau: batterie

Huit mois après, me voici de retour au Duc des Lombards pour un nouveau concert du trio de Jean-Philippe Viret. Je ne puis me lasser de la beauté de cette musique.

La main gauche commence seule sur le piano. Léger cliquetis des balais. La contrebasse impulse. La fraîcheur, c'est bon. Après des années de travail en commun, ce qui distingue ce trio, c'est bien la fraîcheur. C'est frais, printanier comme la Vivonne à l'ombre des jeunes filles en fleur.Fabrice Moreau est passé aux baguettes. Ca attaque plus vite, plus fort.

Un morceau que j'aime particulièrement. Il m'évoque toujours la course éperdue en voiture d'un homme à la recherche de sa belle disparue, enlevée, perdue. La voiture tourne dans les virages. C'est une voiture de sport, basse, qui colle à la route. C'est la nuit, l'automne. La pluie, le vent, les feuilles mortes rendent la route dangereuse. Notre héros arrivera t-il à temps, sans encombres? Je me pose la question à chaque fois que j'écoute ce morceau. Vous vous en poserez d'autres en l'écoutant, vives lectrices, lecteurs éveillés. A la fin, je ne sais toujours pas s'il est arrivé. C'était " Elle est au Sud " (Ferlet) suivi de " Not yet " (Ferlet) titre qui laisse penser que le héros n'est pas arrivé.

" Co errance " (Viret). Ils errent ensemble virilement, joyeusement. Ca brinqueballe mais ça avance. Ils se réunissent dans un désordre maîtrisé. Ils font les bruits d'une mare la nuit. Charmant final.

Solo de piano en intro. Fabrice Moreau vient ajouter quelques touches de couleur à légers coups de balais. L'archet glisse et fait gémir la contrebasse. Fabrice est revenu aux baguettes. Jean-Philippe au pizzicato. Ca ondule souplement, tranquillement, comme un serpent non venimeux dans l'herbe. C'était " Equivoque " (Ferlet).

" La barge rousse " (Ferlet). La barge rousse est un oiseau migrateur capable de parcourir 12 000 km sans escale ni ravitaillement. En musique, cela donne un morceau propice à l'envol, à la rêverie, 12 000 km sans escale en quelques minutes. Effet garanti. Les maillets caressent les tambours et les cymbales. La contrebasse vibre doucement, à tire d'ailes. Duo contrebasse/batterie tout en douceur, en puissance contenue. Edouard vient trifouiller dans le corps du piano pour produire un son plus voyageur encore. Ca monte doucement en puissance. Nom de Zeus, que c'est beau! Même les rires idiots au fond de la salle se sont tus. La beauté s'impose d'elle même. Fabrice est passé aux baguettes. L'air vibre au rythme de la musique. C'est de la mécanique ondulatoire comme disent les physiciens. 

" Page 345 " (Ferlet). Le livre n'est pas précisé. Poust? Dostoievski? Céline? Vu l'intro, au piano, ce livre est plutôt mouvementé. Fabrice tapote un tambour de la main gauche, la main droite tenant un balai. Le piano vient alléger la tension.

" Un mal " ( " Un mâle "?). Un morceau nouveau. Ca swingue avec grâce. La contrebasse grogne souplement. Les tambours chantent sous les balais. Son cristallin du piano. Puis les baguettes crépitent sur les cymbales. Bon tonique pour finir le concert.

Voici une autre version de " Not yet " par le trio de Jean-Philippe Viret. A vous de créer votre histoire sur cette musique.


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