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Le Journal de la Culture n° 16

Par Jean-Jacques Nuel

medium_jdc16.2.jpgCe dernier numéro, qui commence par une rencontre sans grand intérêt avec Chloé Delaume, s’anime en ouvrant un dossier Houellebecq : est-il un génial imposteur ? (cet énoncé laisse supposer qu’il est soit un génie, soit génial…). Deux critiques s’affrontent : d’un côté, Jean-François Patricola, auteur d’un pamphlet « Michel Houellebecq ou la provocation pemanente », dont les pages extraites et reproduites dans la revue ne sont qu’un creux verbiage peu convaincant, dénonce un « tsunami » qu’il est l’un des premiers à grossir par son propre ouvrage (et à en profiter, recueillant quelques miettes de la gloire et de l’argent liés au phénomène) ; de l’autre côté, Pierre Cormary livre une défense énamourée certes intéressante, mais si excessive et personnelle (« Merci d’être né, Michel. ») qu’elle risque de ne prêcher que les (déjà) convaincus. Donc, le mieux, c’est tout simplement de relire l’oeuvre, celle-ci valant infiniment mieux que les remous qui l’accompagnent.

On retrouve les contributions de qualité et les chroniques d’Eli Flory, d’Anthony Dufraisse. Raphaël Juldé nous entraîne sur les pas des écrivains en prison, de Villon à Genet, donnant une belle page d’histoire littéraire. De nombreuses critiques, par ailleurs, fouillées sur Louis Gardel, Pierre Jourde, Renaud Camus, Michel Déon, Muriel Cerf, Didier Daeninckx, Carole Zalberg, la réédition d’un texte de Jean-Edern Hallier paru dans Tel Quel en 1960, montrent l’esprit d’ouverture qui reste la marque du Journal de la Culture.

L’originalité de la revue est de proposer aussi la publication de nouvelles, qui mettent généralement en scène des écrivains, ici Roger Nimier et François Villon, sous les plumes de Patrick de Retonféry et Amadeo del Duca. Une façon de lier la création et la critique, pour mieux embrasser la littérature.

En kiosques, 19, 50 €.


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