Magazine Culture
A l'opposÄĹ de certains raseurs phraseurs qui se croient obligés de nous pondre chaque matin une crotte stylisée ou une perle de culture sans le moindre intérêt, Christian Cottet-Emard mène à son rythme l'un des meilleurs blogs littéraires du moment.
Son feuilleton "Tu écris toujours ?" nous livre les tribulations d'un auteur en quête d'éditeur, en quête de ce minimum de reconnaisssance qui permet de survivre. C'est une vraie entreprise de lucidité, de démystification, et il est à conseiller à tous les jeunes auteurs qui se font encore des illusions sur le monde des lettres (les questions du compte d'auteur et des bourses littéraires y sont notamment abordées avec réalisme).
J'attends avec impatience la suite, les suites, des pérégrinations de cet auteur au sein du monde littéraire réel, partiellement désenchanté - mais encore plein de ressources. Car ce journal, s'il explique les pièges, les déceptions, propose aussi des solutions, modestes mais jouables.
Ecrivain véritable, fin critique, Christian Cottet-Emard se révèle désabusé sans être amer. Et le tout, pour ne rien gâter, avec humour.
Extrait :
Bien que je ne m’exprime pas depuis longtemps sur la toile, je m’y suis déjà fait copieusement insulter par des gens que je ne connais ni d’Ève ni d’Adam, la plupart du temps par des écrivassiers ne jurant que par la liberté d’expression tout en regrettant de ne pas en être les seuls bénéficiaires. Ils font partie du bataillon des petits censeurs que j’évoquais plus haut.
Dernièrement, l’un d’eux, grâce aux moteurs de recherche, a exhumé une de mes vieilles notes de lecture, certes un peu vache, à propos d’un livre qui ne m’avait pas plu. Aucune réaction de l’auteur du livre (j’aurais adopté la même attitude à sa place) mais un gros caca nerveux de son lecteur ulcéré par cette fameuse note qui m’a menacé par blog interposé de je ne sais quelle vengeance en me traitant au passage de “chétif salopard”. Cet imprudent ignore que je pèse quatre-vingt-six kilos tout nu. Alors, “salopard”, peut-être, mais “chétif” non !