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Véronique OVALDE invite Carole MARTINEZ à Rennes !

Par Geybuss

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Imaginez une telle soirée à deux pas de chez vous incontournables. Deux auteurs en un soir, en plus de auteurs qui figurent sur la liste du Goncourt, deux sacrément bonnes copines qui nous ont offert une soirée dynamique, drôle, pleine de bonne humeur, d'échange, de confidence, toujours sous le sceaux des livres et de l'amour de l'écriture.

Veronique Ovaldé qui publie son 7ème (?) roman, invite Carole Martinez, qui publie son 2 ème roman. Une soirée sous le signe de la complicité entre les deux femmes, qui a finalement laissé peu de place au conférencier... et je dirais tant mieux ! Du pur bonheur.... Extraits choisis (ceux que j'ai pu noter) pour vous !

Véronique Ovaldé face à la rentrée littéraire : "J'aime beaucoup ça en tant que lectrice... Que va t-til y avoir de nouveaux ?!!! Quand on en fait partie en tant qu'auteur, c'est excitant et compliqué... Si le roman tombe tout de suite au fond d'un trou, ce n'est pas très agréable. Puis avec le succès, il y a un enjeu et vient alors la pression des éditeurs, des gens...." Véronique Ovaldé travaille chez Albin Michel. A ce titre, elle s'occupe de Valentine Goby et de son roman Banquise qui attend aussi beaucoup d'elle.

" Tous les auteurs de la rentrée sont malheureux, il faut avoir le cuir épais. Ce n'est pas évident, mais c'est euphorisant".

Carole Martinez face à la rentrée littéraire :

Véronique OVALDE invite Carole MARTINEZ à Rennes !
 Pour Carole Martinez, c'est la première rentrée littéraire. Elle est ravie de ne pas avoir eu de rentrée littéraire pour Le coeur Cousu.

" Le coeur cousu est revenu comme un petit bouchon chez les libraires. Donc ce livre a eu une vie longue. Par transmission, d'une main à l'autre. Puis les invitations sont arrivées au fur et à mesure. Cette rentrée littéraire me laisse sur place, c'est incroyable."

Carole Martinez est très heureuse, ravie mais inquiète. Elle se demande où se trouve le mur. Elle navigue à vue.

Véronique Ovaldé face au Coeur Cousu : Véronique Ovaldé a été très enthousiaste suite à sa lecture du Coeur Cousu, livre qui lui fut conseillé par un ami libraire de Macon. "Un premier livre audacieux, flamboyant, un conte, qui n'est pas dans le naturalisme". Véronique Ovaldé a donc écrit à Carole Martinez. Pour Carole, ce fut le premier courrier d'un lecteur, un lecteur qui était aussi un auteur confirmé ! Imaginez vous ?!

Les deux auteurs se sont rencontrées lors d'une lecture croisée sur un salon puis ne se sont plus quittées.

"Nous partageons notre cuisine et notre angoisse d'écriture", même si, comme le fait remarquer Carole, Véronique écrit 2 fois plus vite !

Véronique OVALDE invite Carole MARTINEZ à Rennes !

Pour Véronique Ovaldé, "il ne faut pas trop penser à ses lecteurs et ce qu'ils ont aimé pendant l'écriture, pour ne pas être paralysée par leur attente par rapport à ce qui leur a plu dans le précédent roman."..." Avec Carole, on aime toutes les deux raconter de grandes histoires de libertés et d'émancipation."

Ce à quoi Carole répond : Tu ouvres la cage à tes personnages alors que j'encage mon personnage"

Pour Carole Martinez : "on a besoin d'une certaine distance pour parler de nos profondeurs. C'est plus facile quand on s'éloigne dans le temps ou en inventant un paysage (le roman de C.MArtinez se déroule au Moyen Age)/

Véronique Ovaldé : "C'est difficile d'écrire sur sa famille, pour ne pas blesser".

Carole Martinez : "Et puis nos familles ne sont peut-être pas intéressantes !"

Carole Martinez : "J'adore les personnages féminins. J'adore développer des portraits de femmes. J'avais envie,dans mon nouveau roman, de parler d'une femme contemporaine... Et puis, au fil de l'écriture, Esclarmonde et l'an 1187 se sont imposés !

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Alors que le conférencier évoque "des livres de femmes"... Véronique Ovaldé parle d'une scène essentielle de son roman qui n'a rien de féminin... "La scène de la chasse au bison, une scène très dure. C'est le coeur du roman sur la filiation et le rejet de ce que l'on veut vous imposer, sur le ressort que l'on a pour s'affranchir.

Les gens qui n'ont pas l'air d'être ce qu'ils sont, qui ont une une brisure m'intéressent. C'est plus facile d'être libre à 20 ans qu'à 40. Je suis toujours étonnée par les gens qui changent de vie, par ce sursaut d'une petite révolution possible".

Carole Martinez : "Alors que mon  personnage choisis de s'enfermer pour s'affranchir, elle rencontre plein de monde, dont les pélerins qui viennent voir cette femme qui commence à avoir la réputation d'une sainte. Esclarmonde accède alors aux autres, à l'humain. Au fur et à mesure qu'elle grandit dans tous les sens du terme, sa cellule devient trop petite.".

Au passage, Carole nous apprend que, comme lui a appris son professeur d'ancien français, le mot "Grand mère" n'existe pas en ancien français. Car à l'époque, soit les femmes étaient stériles, soit elles mourraient en couche à leur Xème accouchement, soit elle décédaient de "leur belle mort" avant d'avoir eu le temps de devenir grand mère.

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Pour Véronique Ovaldé,  ce qui est très présent dans ces livres," c'est la nécessité de s'émanciper, de rompre, de partir. Ce qui l'intéresse, c'est le cheminement qui mènent par exemple d'un milieu social à un autre, d'un lieu à un autre, d'une vie à une autre. Mais aussi la nécessité de réconciliation, d'un certain retour aux racines pour continuer son chemin en toute liberté. "Ce qui compte, ce n'est pas l'idée de se réinstaller dans le lieu mais de choisir son départ et non la fuite. J'aime l'histoire de la nécessité de l'autre qui va vous aider à vous réconcilier avec ce que vous étiez ou à devenir ce que vous n'êtes pas. Soit en amitié, soit en amour. Rencontrer quelqu'un pour se libérer de quelque chose.".

Quelques journalistes ont déjà demandé à Carole Martinez si elle voudrait s'enfermer comme son personnage : "Je suis déjà emmurée. L'écriture, c'est ma fenestrelle à moi. L'écriture, c'est génial pour s'achapper. Quand j'étais gamine, je passais 6h par jour à révasser éveillée. Chose que je me suis interdite à 17 ans. Tout ce temps "perdu" m'a permis d'écrire mes romans. Le roman est une clé ! On a accès à plein de choses !

Ensuite, j'étais trop captivée par ce que se déroulait devant moi que j'ai cessé de prendre mes notes, pour profiter  100% de mon privilège d'être là... Mais j'ai retenu tout de même les manies d"écriture de nos deux auteures...

Pour Véronique Ovaldé, c'est de nuit, dans mon mini bureau alors que la maison est endormie, avec de l'eau très froide, une lampe qui n'éclaire que le bureau et laisse le reste dans l'obscurité et une bonne réserve de chocolat....

Pour Carole Martinez... "Une fois un chapitre fini, je dois appeler quelqu'un (ami, père, mère...) quelque soit l'heure. Pour lui lire à haute voix mon chapitre. L'autre n'a qu'à écouter et dire que c'est bien !"

J'étais déjà une lectrice acquise pour Carole Martinez et le discours de Véroniqe Ovaldé m'a beaucoup parlé. Inutile de vous dire que je suis partie de là avec deux romans sous le bras !

Merci à ces deux charmantes auteures pour cette soirée exceptionnelle !... Et merci à ma collègue Julie d'avoir accepté d'échanger de planning pour me permettre d'assister à cette conférence !

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