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[ Sortie cinéma] 28/09 Portrait d’une enfant déchue

Par Gicquel

[ Sortie cinéma] 28/09 Portrait d’une enfant déchuePortrait de femme en forme de puzzle, « Portrait d’une enfant déchue » est le premier film de Jerry Schatzberg. Le réalisateur new-yorkais de Panique à Needle Park et de L’Épouvantail (Palme d’or en 1973) s’inspire ici de la vie tourmentée du top model Ann Saint Marie pour y associer ses souvenirs personnels de photographe de mode à travers une construction narrative morcelée. En filmant la fabrication des images en même temps qu’il montre leur envers, Schatzberg saisit le tournant des années 60-70 avec tout ce que l’époque comporte de fraicheur, d’excitation, mais aussi de vacuité.

Faye Dunaway, qui était déjà une icône depuis le succès de Bonnie and Clyde et de L’Affaire Thomas Crown, trouve ici l’un de ses rôles les plus marquants : en incarnant une cover-girl déchue à deux âges de son existence, elle mêle à la sophistication une fragilité bouleversante.

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 » Ann Saint Marie était déjà un mannequin très important et elle m’intimidait beaucoup. Au fur et à mesure des années, les créateurs, entre autres, dirent régulièrement, à propos d’elle, qu’ils souhaitaient avoir des « mannequins plus jeunes », des « nouveaux visages » . Cela l’affecta énormément car elle était toujours jeune et n’avait même pas trente ans. Alors qu’elle traversait ces difficultés, je l’ai vue sombrer dans la dépression. J’ai toujours pensé qu’il y avait une histoire à raconter. Mais mon premier film est vraiment une métaphore pour de nombreux secteurs, pas seulement la mode. »

« J’avais des idées différentes sur le personnage. J’ai d’abord pensé prendre une actrice mûre pour jouer le personnage adulte, et une jeune fille pour l’enfant. Puis je me suis dit que Faye pouvait tout à fait jouer les deux. »

[ Sortie cinéma] 28/09 Portrait d’une enfant déchue

Né dans le Bronx, Jerry Schatzberg devient  photographe à 26 ans, en acceptant un poste auprès du photographe de mode Bill Helburn en 1954. En 1958, le magazine Vogue lui passe une première commande, ce qui ouvrit la voie aux années 60 pendant lesquels il travaille intensément pour les magazines les plus prestigieux.

Il entame aussi une série de portraits d’artistes, le plus souvent au début de leur carrière à l’époque : Bob Dylan, Faye Dunaway, les Rolling Stones, Andy Warhol, Catherine Deneuve, Francis Ford Coppola, Roman Polanski…

 Ses portraits racontent toujours une histoire et ne se limitent pas au cadre de l’objectif, ce qui le rapproche de photographes majeurs comme André Kertész et Henri Cartier-Bresson.


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