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Chapeaux des années 1930

Publié le 29 septembre 2011 par Cameline

 

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Après les chapeaux des années 1920, je vais vous parler aujourd'hui des chapeaux des années 1930. Ou plutôt, je vais laisser la parole à Coline, journaliste dans la revue féminine La femme de France. 

On peut les classer globalement en deux groupes. "Les grands chapeaux, qui comprennent les cloches et les capelines, et les petits chapeaux dans la catégorie desquels on peut faire entrer les bonnets, les bérets, les turbans, les relevés et toutes espèces de formes indescriptibles, sinon par le fait qu'elles suivent étroitement les contours du crâne et s'associent au visage, son coloris proche, à son profil."

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Les chapeaux des années 1930 présentent une impressionante variété.

"Jamais on n'a vu tant de chapeaux de style différent. A quoi tiennent cette extravagance, cette déraison, cette folie ? A ce qu'il y a des milliers de robes de style différent. Et que les chapeaux sont de plus en plus assortis aux robes et combinés pour elles.

Chers chapeaux ! Je ne sais pas par quel bout commencer l'énumération ... Entre les plats et les pointus, les ronds et les carrés, c'est tout juste si je me reconnais.

Chers, chers chapeaux ! Que choisir ? Le turban, la torsade, la galette, l'auréole, le bambin, le niniche, la pyramide tronquée, le trapèze ? Et de quoi ces chapeaux sont-ils faits ? De velours, de feutre, de lainage, de satin ?

Entre la capsule crêtée de plumes d'autruche, et la casquette telle qu'en portait le "Chourineur", entre le chapeau de Louis XI et la toque écossaise en astrakan, il y a un tel abîme de contrastes, un tel saut périlleux de siècle en siècle, une recherche si anxieuse de toujours faire nouveau et de toujours faire mieux.

Cependant, résumons-nous, une mode sort toujours de mille modèles et l'on peut diire que deux choses frappent particulièrement le regard, en ce qui concerne les chapeaux nouveaux. C'est que la note pointue domine et que tous les chapeaux sont placés à un angle qui supprime un oeil".

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"En outre, le goût des garnitures reparaît tout particulièrement sous forme de plumes, de minoches, d'aigrettes. Il y a même des chapeaux tout en plumes, et d'autres qui ne sont qu'un mince prétexte pour supporter une touffe de plumes. Il y a aussi souvent, quand le chapeau est garni de plumes, un accord entre le chapeau, le tour de cou, les gants. C'est ainsi qu'un chapeau garni d'autruche est complété par un petit tour de cou en autruche et que, sur un chapeau de panne, les plumes de coq teintées qui le garnissent se retrouvent au décolleté de la robe et sur le revers des gants.

Parmi les garnitures, il faut marquer aussi la vogue persistante de la voilette. La voilette a quelques inconvénients. D'abord celui d'être fragile. Mais elle possède aussi des avantages - ne serait-ce que d'ombrager très flatteusement le regard. On verra aussi énormément de bonnets de fourrure, surtout en breitschwantz et en astrakan, les uns tout unis, les autres ornés d'un bijou ou d'un ruban, ou d'une cocarde.

Pour les bonnets de fourrure, la forme bonnet de police est celle qui a le plus de succès.

Pour le matin, les chapeaux chapeliers très inclinés sur l'oeil et chinés, au lieu d'être unis, garderont leurs privilèges.

On ne saurait leur contester le mérite de faire jeune. Et ils ont un air moins négligé que les bérets dont on a beaucoup abusé, mais que l'on renouvelle en les tirant très en avant de façon à former presque une visière de casquette. Les bérets de velours ainsi étoffés et drapés conviendront aux manteaux dont le col a tendance à remonter, ce qui est assez rare d'ailleurs, car une douce démence incline la mode à dégager la nuque cet hiver. Il est vrai qu'il ne gèle pas encore et que l'optimisme né des beaux jours n'a pas encore succombé sous le souffle des autans.

Et maintenant, pour conclure, je vous dirai que vous serez à la mode, si vous possédez un feutre chiné pour le sport, un bonnet de fourrure assorti à votre manteau, et un chapeau drapé pointu pour faire comme tout le monde."

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"Avec les chapeaux on ne risque pas de s'ennuyer cette année (1934). Il y en a de toutes les formes, de toutes les dimensions, de tous les calibres et de toutes les cylindrées. Il y a les chapeaux bien français, il y a les chapeaux chinois, il y a les chapeaux ronds et les chapeaux carrés. Il y a les capsules et les grandes roues. Il y a les chapeaux des couturiers et les cjapeaux des chapeliers. Il y a enfin les chapeaux des modistes. En un mot, c'est à qui, de la grande couture à la haute mode, se disputera l'orgueil de conquérir nos crânes illustres.

Commençons par le commencement, c'est-à-dire par les chapeaux qui accompagnent les collections et à la création desquels participe le couturier.

Prenons par exemple les chapeaux de Chanel. Ce sont des patelles inclinées sur l'oeil, et qui, faites de fleurs, évoquent beaucoup plus le coquillage que le bouquet. Les uns sont tout en violettes, les autres tout en feuilles : feuilles vertes, feuilles d'or, et, posés de biais, apportent un air de pastorale ou de fête nautique à des toilettes bien parisiennes. Ajoutons à ces chapeaux de fleurs les chapeaux de plumes ayant gardé la forme de l'oiseau. Peut-être a-t-on un peu envie de chanter, devant ces "couveuses" installées sur la chevelure, l'enfantine chanson de la poule sur un mur qui picottait du pain dur ... Mais il ne faut voir dans cette remarque qu'un trait de mon mauvais esprit".

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"Quel que soit le chapeau préféré ou choisi, qu'il soit hennin, qu'il soit galette, qu'il soit toque ou qu'il soit marquis, il porte un coup définitif à l'absurde et criminelle mode de se promener sans chapeau.

Pourquoi pas sans chaussures pendant qu'on y est ? Car enfin si le cheveu doit respirer, pourquoi pas l'orteil ?"

Oui, pourquoi pas ... Je crois que si Coline avait fait un voyage dans les temps jusqu'à nos jours, elle en serait tombée par terre !

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