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Et si l’on parlait un peu de Aicha Kandicha?

Par Citoyenhmida

Pourquoi  ne pas évoquer ici  AICHA KANDICHA?

Toutes les marocaines et tous marocains connaissent Aicha Kandicha, ou du moins en ont entendu parler, sans savoir exactement qui se cache derrière cette mystérieuse appellation.

S’agit-il d’un simple mythe qui survit dans l’imaginaire collectif du Maroc? Serait-ce juste une légende colportée de bouche en oreille, plus ou moins  amplifiée selon les régions? Peut-on aussi parler de folklore, que la musique gnawi a contribué à pérenniser jusqu’aux groupes de la nouvelle vague comme les FNAIRE, ou d’autres moins connus comme Al Jahiliya ? Ou bien, cette Aicha s’agirait-il d’un véritable personnage historique, ayant vraiment existé et dont les actions auraient marqué définitivement les esprits, avant de basculer dans le coté obscur de l’histoire? Finalement, Aicha Kandicha ne serait-elle que l’allégorie de la femme fatale que craignent tous les hommes?

Les divergences sur Aicha Kandicha sont nombreuses et confirment le caractère irréel du personnage : Aicha était-elle arabe ou berbère, amazigh devrait-on dire? Certains pencherait pour son origine soudanaise ou subsaharienne, en référence à son importance dans la tradition gnawie? Son nom proviendrait de la déformation du titre de “comtesse” porté par une dame portugaise dont on explique mal la présence sur les terres marocaines? D’aucuns affirment que l’intéressée est une figure de la résistance à l’étranger sans préciser si elle combattait jadis  les portugais ou plus près de nous les français, qui auraient décimé sa famille? Si elle a existé réellement, peut-on dater son  existence?On a fait aussi remonter l’histoire de Aicha Kandicha à la mythologie grecque en faisant d’elle une des sirènes qui auraient tenté vainement d’attirer Ulysse et son équipage vers les rivages escarpés de la coté méditerranéenne Un autre point  de discorde concerne  la localisation géographique de ses exploits : les montagnes de l’Atlas, les plaines atlantiques autour de El Jadida, peut-être même les cotes escarpées du nord du pays? .

En tous cas, l’accord de tous est établi quant à la beauté de Aicha Kandicha,  quant à ses pouvoirs de séduction sur les hommes et aussi quant à sa malveillance envers eux : le comble de la terreur des marocains est de tomber sous son charme maléfique.

Aicha Kandicha, qu’elle soit mythe, légende, folklore ou histoire véridique, continue à inspirer les artistes, dont  les cinéastes comme Jérôme Cohen-Olivar qui a réalisé KANDICHA avec des acteurs français et la participation du marocain Saïd TAGMAOUI ou encore Ibrahim CHAKIRI qui a adapté cette légende dans son film “ELLE”.

Les musiciens aussi ont puisé leur inspiration  dans la légende de Aicha Kandicha comme  par exemple la pianiste franco-mauritanienne de jazz  Leila Olivesi.

Aicha Kandicha symbolise un excellent sujet pour  les peintres, connus ou anonymes,  qui ne sont pas privés de la représenter sous les traits et les oripeaux les plus fantasques.

Et si l’on parlait un peu de Aicha Kandicha?
Et si l’on parlait un peu de Aicha Kandicha?
Et si l’on parlait un peu de Aicha Kandicha?
Et si l’on parlait un peu de Aicha Kandicha?

Assez bizarrement, il semblerait – sauf erreur de ma part – que Aicha Kandicha n’ait pas trouvé d’écho dans  la littérature écrite, française ou arabe. je ne pense pas, encore une fois sous toutes réserves, qu’il y ait de roman inspiré de légende. Si vous en connaissez – peut-être existe-t-il un ouvrage en espagnol ou en anglais – je vous serais reconnaissant de le signaler.


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