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Publié le 02 octobre 2011 par Hoplite

"La banque d’affaires américaine Goldman Sachs a utilisé frauduleusement des instruments financiers (en particulier un gigantesque « cross-currencyswap» de plus d’un milliard d’euros), identiques à ceux à l’origine de la crise systémique de la fin de 2008, pour dissimuler l’ampleur de la dette publique de la Grèce. Le New York Times qui a levé le loup, a révélé à cette occasion que la banque avait empoché 300 millions de dollars pour cette arnaque. La chancelière allemande Angela Merkel a qualifié la méthode de « scandaleuse », rappelant justement que « les banques qui nous ont déjà amenés au bord du précipice, ont également participé à la falsification des statistiques budgétaires de la Grèce ». La même méthode a été largement utilisée par la même banque avec l’Italie… Les banques françaises et allemandes sont engagées pour plus de 84 milliards d’euros d’encours en Grèce et six fois plus dans l’ensemble de l’Europe du Sud.
Le risque majeur réside dans une contagion de la crise à l’Espagne, au Portugal et à l’Irlande. Le « domino » le plus probable est l’Espagne, avec des niveaux d’endettement très supérieurs à ceux de la Grèce, un marché immobilier encore largement surévalué et des déficits publics qui ont explosé. En protégeant la Grèce, l’Union européenne protège donc d’abord l’Espagne." Faits et Documents 1-15/03/2010

Pour autant nous n'aurons pas entendu Merkel -ni personne d'autre- protester contre l'arrivée prochaine à la direction de la BCE de Mario Draghi, ancien vice-président Europe de la dite banque Goldman-Sachs...

« (…) Sans surprise, l'Italien Mario Draghi a été officiellement nommé ce vendredi par les dirigeants européens réunis pour succéder au Français Jean-Claude Trichet à la présidence de la Banque centrale européenne (BCE). «Super Mario», comme il est surnommé, qui avait reçu le soutien unanime des ministres des Finances européens il y a un mois, débutera son mandat en novembre 2011 pour une durée de huit ans. » le figaro

«  (…) En effet, à un moment où une grande campagne médiatique tente de les convaincre que le meilleur candidat pour succéder à Jean- Claude Trichet à la tête de la Banque Centrale Européenne serait un ancien vice-président de Goldman Sachs Europe, Mario Draghi, ils doivent anticiper le chaos que génèrerait le risque d'implication d'un président de la BCE dans l'une des multiples enquêtes qui se développent contre Goldman Sachs aux Etats-Unis et en Europe. Comme pour le risque nucléaire abordé dans une autre partie de ce numéro du GEAB, il faut multiplier la probabilité de l'évènement par l'importance des conséquences. Or la tendance est sérieusement à la hausse pour le premier facteur, tandis que les conséquences d'un tel événement feraient de Mario Draghi une vraie bombe atomique (notamment en termes d'opinion publique) au sein de la principale institution de l'Euroland. Mais quand on sait que sa candidature est poussée par Wall Street et la City londonienne, via des journaux comme le Wall Street Journal ou le Financial Times qui sont en pointe depuis 18 mois dans les attaques contre l'Euro, serait-ce une éventualité finalement si surprenante ? » GEAB n°55

« « Dis-moi qui t'a fait roi et je saurai quel dirigeant tu seras » dit le proverbe. Pour Mario Draghi, s'il devient le successeur de Jean-Claude Trichet à la tête de la BCE, la réponse coule de source. Ceux qui l'auront fait roi seront deux politiciens sans scrupules, sans plus la moindre légitimité démocratique dans leurs pays respectifs, et la finance internationale incarnée par Goldman Sachs, la banque d'affaire accusée par le Congrès américain de ne respecter aucune règle d'éthique et qui a permis à la Grèce de cacher son déficit public réel pendant des années (opération organisée quand Mario Draghi en était le vice-président pour l'Europe). » source

Silence général également sur cette lettre de la BCE des tristes Trichet/Draghi aux autorités italiennes...

"Le Corriere della Sera publie jeudi in extenso la lettre"secrète" envoyée début août par la Banque centrale européenne (BCE) à Rome pour lui demander de prendre des mesures urgentes afin de rassurer les marchés, ce qui a suscité une vive polémique en Italie.

Dans cette lettre datée du 5 août, le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, et le gouverneur de la Banque d'Italie, Mario Draghi, qui va lui succéder le 1er novembre, appellent Rome à "une action urgente", "essentielle pour restaurer la confiance des investisseurs" alors que les marchés étaient en panique face au risque de contagion de la crise de la dette à l'Italie. MM. Trichet et Draghi insistent notamment sur la nécessité pour l'Italie d'arriver à l'équilibre budgétaire dès 2013, soit un an plus tôt que l'objectif fixé par le plan d'austérité adopté mi-juillet."

Jefferson avait eu quelques mots heureux pour qualifier le danger que représente la toute-puissance des banksters à tête de Draghi:

«  Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple américain permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques priveront les gens de toute possession, d'abord par l'inflation, ensuite par la récession, jusqu'au jour où leurs enfants se réveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquis. » Thomas Jefferson (1802)

Mais l'important n'est-il pas de savoir qu'une conne en fauteuil roulant s'est faite choper par des pirates somalis ou qu'un second tour Hollande-Montebourg est envisageable ou encore les derniers épisodes de la saga Bettencourt?

Je vous le dis, le salut est dans l'anarque.


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