Amitié animale...

l'amitié avec un animal est aussi une expérience intérieure. Pour chacun. on dit animal de "compagnie"...si ce n'est que pour tenir compagnie, c'est raté: la bête n'est pas un tranquillisant. Autrement il ne s'agit que d'exploitation affective, non d'engagement, de sentiment vrai: on est seul, la bête n'est que prétexte à un dialogue complaisant entre le je et le moi. 
Nous avons besoin de plus hautes vertus. Et, là aussi, la familiarité tue tout! Comme dans un coule, une famille. L'animal dit odieusement "de compagnie" est un frère. Il est hominisé par notre contact et reste animal pourtant. Il n'est plus comme une bête dans la nature. Le dialogue est vrai. Même, et surtout, en silence.
les grands extases et les gâtifications appuyées ne sont que de soi à soi. "Les gens heureux sont graves" écrivit Barbey. Et les agitations gnagnardes glucosées ne sont que frime. Il faut se remettre en question comme avec une personne. Sauf qu'il y a moins de masque social. Ne pas s'identifier, mais comprendre. 
C'est une subtile profondeur qui demande une présence de soi en soi, à soi autant qu'à l'autre. Et le deuil est aussi une perte de soi quand l'ami meurt. 
Voilà: je ne sais pas si j'en reparlerai. on peut appeler ça pudeur ou fidélité. je ne sais pas.