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... A La Folie - Sylvain Ricard & James

Par Belzaran

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Titre : ... à la folie
Scénariste : Sylvain Ricard
Dessinateur : James
Parution : Septembre 2009


« … à la folie » montre, en couverture, un homme et une femme assis sur un canapé. L’homme sourit, la chemise ouverte. La femme refait son chignon. Attiré par le dessin de James que j’ai apprécié dans « Amour, Passion & CX Diesel » ou encore « Dans mon open space », j’ai emprunté cet ouvrage, ne sachant pas trop à quoi m’attendre. En effet, le scénariste est Sylvain Ricard, que je ne connaissais pas. J’ai été surpris.

En effet, « … à la folie » traite des violences conjugales. Etant habitué à James dans des ouvrages comiques, j’ai été un peu intrigué de le voir ici. De même, l’ouvrage démarre sur la rencontre des deux personnages et ne met en scène les violences que plus tard. Au début, on ne s’en doute donc pas du tout. Une vraie réussite en soit.

La suite de l’histoire prend donc un tour tragique. Première claque, puis régulièrement, viols conjugaux, silence, acceptation de la femme de cet état de fait… Il faut bien avouer que de nos jours, le thème des femmes battues est beaucoup traité (bien que pas résolu, loin de là), dans les œuvres culturelles comme dans les médias. Si bien qu’à la lecture de l’ouvrage on n’est pas vraiment surpris par ce qu’il se passe. Les évènements sont finalement connus d’avance, des premiers coups à l’épilogue. Il manque ici un peu d’originalité dans le scénario pour apporter un plus aux discours classiques sur ce thème. Sylvain Ricard mène bien son scénario, au niveau du rythme et de la narration, mais n’a peut-être pas assez d’éléments nouveaux à apporter à un sujet de société déjà beaucoup débattu.

Cependant, l’ouvrage reste émotionnellement fort. Certains passages sont vraiment durs et le changement de point de vue est assez bien mené. Régulièrement, à chaque étape de l’évolution du couple, on retrouve les deux personnages faisant le point, l’un à côté de l’autre. La femme parle, dit ce qu’elle subit. L’homme à côté sourit et dit une banalité. La femme souffre, l’homme pense que tout va bien.

Evidemment, le choix d’animaux pour représenter les personnages n’est pas anodin. Etant souvent utilisé, il n’a pas un impact particulièrement fort. En effet, James dessine des animaux assez indistincts qui n’ont donc pas de sens particulier (comme ça l’est pour « Maus » ou « Blacksad » par exemple). Bien que l’on reconnaisse son trait immédiatement, James a su ici donner à son dessin un aspect plus rugueux, soutenu par une colorisation sépia. Le tout est plus adapté à un ouvrage dramatique. Cependant, le dessin est assez inégal, les cases paraissant parfois bien vides en l’absence de couleurs.

Au final, « … à la folie » laisse un avis mitigé. Fort de par son thème, à la narration plutôt efficace est bien mené, il n’apporte finalement pas grand-chose non plus sur le thème traité. Clairement, l’ouvrage a une ambition qu’il n’atteint pas pour de multiples raisons. Cependant, l’ouvrage captive et se lit d’une traite. Alors que l’on se doute de l’épilogue, le suspense reste tangible. N’est-ce pas après tout le principal ?

par Belzaran

Note : 12/20


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