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Back to the trees, retour en sons

Publié le 04 octobre 2011 par Desartsonnants

BACK TO THE TREES
LE RETOUR EN SONS

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Le 24 septembre 2011, de 22H à 2H du matin environ, s'est tenue la toute première édition, mais y aura t-il une suite,  de Back to the Trees, dans une forêt toute proche de Besançon, au cœur du Doubs.
Cette manifestation a été concoctée par par Elektrophonie et le Festival international de musique de Besançon Franche-Comté, dans le cadre de l'année internationale des forêts, et constitue, pour beaucoup, une sorte de prolongement de la célèbre Nuit Bleue d'Arc et Senans récemment disparue.
Alléchés par le programme nocturne, nous avons décidé, avec une amie, d'aller explorer et expérimenter ce parcours sonore, mais aussi visuel  et plastique.
Arrivés vers 21 heures au point de ralliement  bisontin où une navette devait nous emmener dans une forêt tenue secrète, le temps de se sustenter avant que d'affronter les ténèbres et les sous-bois, une impressionnante file d'attente s'est formée sur le trottoir... C'était bon signe pour le succès de la manifestation, et inquiétant pour celui qui attendait en bout de file. Heureusement, les rotations rapides de plusieurs autobus de bonne taille nous permettaient d'embarquer assez rapidement vers cette destination inconnue.
Après une quinzaine de minutes de bus, nous débarquons à l'entrée d'une forêt et sommes guidés vers un point d'accueil où nous attendent thé, café et petit gâteaux. Des hôtes prennent le temps de nous expliquer clairement, carte en main, les circuits, les concerts, ce qu'il y a à voir et à entendre. Bref, nous avons là un accueil digne de ce nom, sympathique et efficace, ce qui est loin d'être le cas dans toutes les manifestations, sonores ou non.
Et commence le périple, magnétophones et lampes de poche en main.
La nuit est claire, très douce, ce qui est une chance pour cette époque dans les contrées de l'Est où il peut y faire relativement frisquet.
Le parcours est balisé de lumignons et d'objets phosphorescents nous permettant de ne pas quitter la piste, au risque dans cette forêt de se retrouver face à un grand cerf et à être terrorisé de son brame, c'est juste la bonne époque  et ces animaux sont nombreux.
Donc dans une atmosphère feutrée, on s'engage dans des contrées plus obscures de la forêt, croisant ça et la à des groupes, des familles...
Nous sommes régulièrement attirés par telle ou telle installation, souvent lumineuse et sonore. Elles sont parfois très clairsemées, et parfois assez proches les unes des autres, sans toutefois qu'aucune ne se gêne, ni se contamine. Il faut dire que l'espace est vaste et que les bosquets, clairières et  petites combes constituent autant de beaux écrins naturels qui accueillent les œuvres.
Ainsi, on croise un chemin jonché de verrerie crissant sous les pas, avec des interludes de silences engazonnés, nous emmenant vers une hutte elle aussi décorée de verreries, d'où émanent des sons électroniques des bas-côtés de l'allée et du toit de la hutte.
Même si les sons ne sont pas toujours des plus intéressants l'ambiance lumineuse et crissante reste un brin magique.
Plus loin on est happé par les sons d'une cérémonie vaudou, impressionnant, puis on pénètre sous la jupe d'un arbre pour écouter son cœur qui bat, avant que d'assister à un concert d'un musicien malgache dont les instruments traditionnels et la voix se fondent dans la nuit  une incroyable et douce intimité.
Plus loin encore, une clairière nous fait entendre des bribes de voix, de la poésie sonore, des pleurs d'enfants, autre part c'est Maxime Vernier qui nous montre de minuscules statues blanches, animaux magiques sous de grands tétraèdres, et entourés de feuillets sonores, un brin ésotérique et surprenant !
Dans une autre clairière, c'est Brice Jeannin qui composé un vaste paysage sonore morcelé, diffus, dispersé sous des plaques réfléchissantes qui éclairent le site de scintillements lumineux et sonores. Tout simplement beau !
Au fond d'une combe, c'est Fransisco Lopez qui nous entoure d'un orchestre bourdonnant d'insectes qui semble venir des fin fonds de la forêt, voire du fond des temps, pour nous chanter leur douce mélopée, envoûtant.
Au cœur de la forêt, un musicien mixe en live des sons de bois et autres objets qu'ils nous projette spatialisés et colorés par des tubes de PVC, effet garanti...
Ce qui est intéressant, c'est de voir que des travaux d'étudiants en écoles d'arts sont confrontés à ceux d'artistes  reconnus, sans aucun soucis d'intégration. D'ailleurs, j'ai croisé il y a quelques années en Franche-Comté dans différents festivals tels  Musiques de rue, Architecktone, Sonorama, Nuit Bleue... de jeunes artistes des écoles francomtoises qui présentaient leurs œuvres déjà ort intéressantes, et qui aujourd'hui installent des œuvres fortes, belles et originales, supportant sans problème la confrontation avec celles d'artistes  "stars" (dans les arts sonores, quetion à creuser...).

Je ne décrirai pas ici l'ensemble du parcours au  risque de devenir ennuyeux, et du fait que nous n'avons pas eu le temps de tout voir et de tout entendre. Les promenades sonores au casque et des installations ont échappés à notre vistite par manque de temps.
Je pense d'ailleurs que cette nuit, dans la lignée de son ex sœur bleue, aurait mérité au moins deux heures de plus, voire de se poursuivre jusqu'au petit jour, où l'heure bleue des oiseaux auraient tissé une installation sonore grandeur nature.
Le temps de visite nous a en effet paru court en rapport de la richesse des propositions, et nous nous sommes sentis à la fois heureux d'avoir vécu une telle expérience, et un brin frustrés de devoir quitter aussi tôt la forêt qui avait ébloui nos oreilles.
Souhaitant que cette nuit connaisse une autre édition (au moins) et nous laisse un peu plus de temps pour s'immerger dans ses environnements plastico sonores.


Je pensais enregistrer quelques commentaires, d'artistes, les questionner sur cette expérience et leur œuvre, comme j'ai l'habitude de le faire dans d'autres manifestations, mais l'obscurité omniprésente a fait qu'il était très difficile de croiser les protagonistes . Public comme artistes restèrent souvent des ombres parmi d'autres, fugaces, le temps d'un bonjour et déjà disparus. Et après coup, cela me semble bien ainsi, que cette nuit n'ait pas été troublée de trop de paroles, mais un moment à part, la fugacité des rencontres avec les œuvres et les gens contribuant à la magie du projet.
Même s'ils ne reflètent qu'une infime et partie  de la réalité, nous avons néanmoins capté ci et là quelques bribes sonores nocturnes, au gré de nos déambulations.
Ambiances sonores nocturnes...


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