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Brillant humoriste, Desproges était aussi un grand auteur...

Publié le 05 octobre 2011 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

critique chroniques d'une haine ordinaire pierre desproges chris

A la Pépinière, Christine Murillo et Dominique Valadié nous en apportent la preuve, mettant en lumière, dans un spectacle simple et élégant conçu par Michel Didym, l'indéniable qualité littéraire de la plume de l'artiste, souvent occultée par la force de frappe d'un humour noir et subversif balayant tout sur son passage.

Composant des phrases à rallonges ciselées, au vocabulaire soutenu, aimant jouer avec les mots, adepte de la digression, roi du raccourci idéologique absurde, frôlant parfois un non sens des plus savoureux, Pierre Desproges maîtrisait la langue française et s'en délectait comme peu de ses confrères de l'époque. C'est ce dont on s'aperçoit à l'écoute de ces irrésistibles morceaux choisis. 

Des plus anodins aux plus sérieux (racisme, politique, maladie...), on redécouvre également à quel point l'humoriste s'autorisait tous les sujets. Insolent et cruel, certes, mais terriblement drôle car intelligent et plein d'esprit. On est encore surpris de voir la manière dont il évoquait le cancer et la mort, se sachant lui-même condamné.

Les deux comédiennes traversent avec grâce cet univers unique, non sans quelques moments de fulgurance comique assez exceptionnels. Un étonnant duo, parfois clownesque, qui fonctionne à merveille au service d'une oeuvre n'ayant pas pris une ride.

On serait bien en peine aujourd'hui de citer le digne héritier de Pierre Desproges. C'est dommage car ce genre de talent nous manque. 

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