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PARIS RETROUVÉ - 14. - EXPOSITION "VISIONS D'ÉGYPTE" À LA BNF : LE PAPYRUS PRISSE (Première partie)

Publié le 04 octobre 2011 par Rl1948

   Nous nous sommes quittés samedi dernier, rappelez-vous amis lecteurs, après avoir évoqué les premières techniques photographique mises au point au cours du XIXème siècle et, in fine, admiré quelques-uns - trop peu à mon goût ! - des 150 clichés réalisés par le jeune photographe parisien Edouard Jarrot que Prisse d'Avennes avait choisi pour l'accompagner, lui et le tout aussi jeune peintre néerlandais Willem de Famars Testas, lors de sa seconde mission en Egypte, de 1858 à 1860.

   Aujourd'hui, lors de notre pénultième rendez-vous consacré, dans la Galerie Mansart de la Bibliothèque nationale de France au "Quadrilatère Richelieu", à l'immense travail que réalisa l'orientaliste français Emile Prisse d'Avennes pour rendre compte des beautés de la civilisation égyptienne antique et de l'arabe contemporaine, je vous propose, avant de vous emmener samedi prochain à l'intérieur de la deuxième enclave centrale entièrement dédiée au papyrus qu'il ramena d'Egypte après sa première mission et qu'il offrit à la Bibliothèque royale, future BnF, de nous pencher sur deux tables-vitrines qui ont été disposées entre les cimaises supportant les photos de Jarrot qui furent au coeur de notre précédente rencontre : elles constituent une sorte d'introduction à la présentation du papyrus proprement dite que nous aborderons lors de notre prochaine et dernière rencontre.

   Le meuble vitré de gauche nous donne à voir le fac-similé de la lettre qu'Emile Prisse d'Avennes envoya le 25 février 1858 à François-Joseph Chabas (1817-1882) pour lui expliquer les conditions d'acquisitions du papyrus ; conditions que j'avais d'ailleurs largement évoquées en février dernier mais qu'en quelques mots je peux résumer.

   Dans cette missive à Chabas, Prisse note que c'est un des fellahs qu'il avait rémunéré pour fouiller à Drah Aboul Neggah qui vint lui proposer à l'achat, arguant maladroitement qu'il appartenait à une veuve qui, dans le besoin, désirait s'en départir.

   L'Avesnois soupçonna, mais ne parvint jamais à le prouver, que l'indélicat personnage le lui avait soustrait lors de fouilles réalisées sous ses ordres, espérant ainsi en retirer un certain profit en le lui revendant. Ce document qui, selon les "règles" en vigueur à l'époque, aurait dû lui revenir de droit, l'orientaliste fut certain de l'avoir en définitive payé deux fois ! Après quelques tentatives de marchandage, il versa néanmoins 1000 piastres (250 anciens francs français, soit quelque 40 €.) pour l'acquérir.

   Aux côtés de cette lettre, ici devant nous, ont été déposés une palette de scribe, une reproduction moderne d'un rouleau de papyrus littéraire datant du Moyen Empire, le magnifique godet à eau en faïence siliceuse peint au nom de Paser, vizir de Ramsès II, provenant de la vitrine 5 de la salle 6 du Département des Antiquités égyptiennes du Musée du Louvre (E 5344),

Expo-BnF---Godet-de-Paser--E-5344-.jpg

un ostracon acquis en 2007 par le Louvre (E 32971), ainsi qu'une lettre du 31 décembre 1844 émanant du Ministère de l'Instruction publique conservée au Département des Manuscrits de la BnF et adressée au directeur de l'époque pour lui annoncer l'arrivée du précieux papyrus.

   Quant à la table vitrine de droite, nous y découvrons l'exemplaire référencé BnF, PHS, 4-03 A-2238 de l'étude que l'égyptologue tchèque Zbynek Zaba, rencontré au printemps 2010, publia en 1956 sur l'Enseignement de Ptahhotep ; travail que, je le rappelle, vous pouvez ici librement télécharger.

   Il est ouvert à une double page sur laquelle, à droite, se lisent 8 lignes de signes de l'écriture hiératique dans laquelle furent rédigées les sapiences de Ptahhotep et, à gauche, les mêmes, transposées en hiéroglyphes. En dessous de chacune d'elles, la traduction qu'en donna le savant tchèque.

     Avec cet ouvrage sont proposés le cahier de notes de François-Joseph Chabas qui, lui aussi, se pencha sur la même oeuvre, ainsi qu'un grand livre de quelque 50 centimètres de hauteur pour 40 de large : il s'agit de la publication que donna Prisse d'Avennes en 1847 d'un fac-similé en couleurs de "son" papyrus. Il a été ouvert de manière telle que nous apparaissent les planches VII - VIII et IX. 

     Après cette petite "mise en appétit", il ne nous reste plus qu'à entrer dans le couloir central qui se présente  immédiatement après les deux tables vitrées que nous venons de détailler et y découvrir le célèbre Papyrus Prisse.

   Ce sera, si cela vous agrée, le but de notre ultime présence dans cette salle le 8 octobre prochain.

   A samedi ?


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